Interview de Guilain Omont, fondateur de meilleursreseaux.com

– Pouvez vous vous présenter en quelques lignes?
Je m’appelle Guilain Omont, j’ai 33 ans, j’habite à Berlin depuis 3 ans, et je viens d’avoir un enfant (il est né début août). J’ai atterri dans l’immobilier à la sortie de mon école d’ingénieur, en 2006 : j’ai co-fondé beezBEEZ, une start-up qui interconnecte les sites d’annonces immobilières dans le monde (pour que les portails nationaux puissent publier des annonces du monde entier). beezBEEZ a été racheté par le fondateur d’Immostreet.ch, puis fusionné dernièrement avec ListGlobally. Je travaille depuis 5 ans pour un client de beezBEEZ : le portail immobilier arkadia.com. Depuis 2 ans, mon activité se concentre sur meilleursreseaux.com.
– Pourquoi avoir créé le site meilleursreseaux?
Mon travail pour Arkadia m’a permis d’être en contact avec les têtes de réseaux de mandataires. En discutant avec eux, deux choses m’ont frappé :
 – le modèle de mandataire va continuer à prendre de l’importance parce qu’il permet un meilleur rapport qualité/prix
 – l’une des priorités vitales des têtes de réseaux, c’est de recruter de bons mandataires
J’ai cherché sur Internet les outils qui existaient pour aider les mandataires à choisir leur réseau, et j’ai vu que je pouvais apporter quelque chose qui n’existait pas encore : des statistiques fiables sur les réseaux (nombre de mandataires, nombre d’annonces diffusées sur les différents portails, implantations départementales, CA… et l’évolution de ces nombres au fil du temps).
– Quel est votre point de vue sur les métiers de l’immobilier, que ce soit en agence ou en tant que mandataire?
De mon point de vue, cela fait longtemps que la vitrine d’agence n’est plus indispensable. Il me semble que ce n’est pas tant la location du pas-de-porte qui coûte cher, mais l’obligation d’assurer une permanence…
Je ne suis pas surpris qu’il y ait des gens qui préfèrent vendre en direct, sans agent immobilier. Si l’on est capable de rédiger une bonne annonce, avec de bonnes photos, de publier l’annonce aux bons endroits, de gérer le contact avec les acheteurs potentiels et de négocier, pourquoi pas ! Mais il est clair que la majorité des gens ne réunissent pas suffisamment ces capacités et font bien de s’adresser à un intermédiaire
La vente en pap est d’autant moins difficile depuis la montée en puissance de Leboncoin, puisqu’on peut y publier en tant que particulier. Avant, en vendant en pap, on se privait de la référence du secteur, SeLoger. Maintenant, il est moins grave que l’annonce ne soit pas sur SeLoger, car on peut espérer que les acheteurs potentiels chercheront aussi sur Leboncoin. Les professionnels de l’immobilier ont perdu un argument fort, avec la montée en puissance du site Leboncoin !
– Quelles évolutions doit on attendre dans ce secteur ?
On parle beaucoup d’uberisation dans tous les secteurs économiques. Mais je pense que le métier de conseiller en transaction ne sera pas uberisé : la transaction d’un bien immobilier est le projet économique le plus important et le plus impliquant pour les particuliers. Il y a donc chez beaucoup un besoin d’être accompagné et aidé par un intermédiaire. Les sommes en jeu sont suffisamment importantes pour que cet intermédiaire puisse bien gagner sa vie. Par contre, pour la location et la gestion, je pense que des plateformes Internet vont petit à petit gagner du terrain, et faire disparaître le métier d’agent en location ou d’agent en gestion !
Au niveau de l’évolution des pratiques, je pense qu’il y a une tendance lourde concernant la qualité des photos. Airbnb a multiplié ses ventes par plus de 2 lorsqu’il a fait appel à des photographes professionnels. La transaction est un business différent, mais il est évident que des photos de qualité encouragent les acheteurs potentiels à venir voir le bien, même s’il n’est pas exactement conforme à leurs critères, et donc permet de vendre davantage ! Les agents immobilier devront tous être capables de produire des photos de qualité (c’est déjà le cas dans d’autres pays, et la France semble être en retard)…
Ceci dit, je vois tout cela d’un oeil très extérieur, car je n’ai jamais été agent ou mandataire immobilier…
– Vous avez proposé récemment une innovation avec la mise en place de mini sondages de satisfaction, quelles sont les prochaines nouveautés sur lesquels vous allez avancer? 
Oui, effectivement, je cherchais depuis le début à donner une indication fiable sur le degré de satisfaction des mandataires au sein d’un réseau : sont-ils satisfaits des services fournis par le réseau ? Pour obtenir des résultats crédibles, je me suis associé à TNS Sofres, et nous avons envoyé un questionnaire par mail à l’ensemble des mandataires des réseaux participants. Chaque réseau a le choix de participer ou pas. S’il souhaite participer, il finance l’enquête, et décide, à la vue de ses résultats, de les publier ou de les garder pour lui, en interne. Pour la 1ère édition (mars 2015), 9 réseaux ont choisi de publier leurs résultats : http://meilleursreseaux.com/immobilier/mandataires/

La deuxième édition aura lieu en mars 2016. Je pense qu’il y aura encore davantage de réseaux participants, et j’ai pu donc réduire les prix… De façon plus générale, dans l’avenir, je souhaite apporter davantage d’informations sur les aspects humains des réseaux. Pour l’instant, il y a surtout des chiffres !!