Vis ma Vie d’Agent Mandataire en Immobilier

(Je tiens à préciser que l’illustration de l’article est une illustration par défaut. En fait, plutôt que « le Penseur » de Rodin, je voulais mettre une illustration de Superman ou de Wonderwoman qui se transforme, mais ça faisait un peu kitsch… Alors on mettra le monsieur sur les toilettes qui réfléchit, parce que c’était avant l’invention de l’Ipad.)

En cet été 2015, les jours raccourcissent, mais le temps s’allonge. En effet, après deux étés dynamiques sur Paris (8 ventes en 2013, 13 en 2014), nous retombons sur des rythmes plus classiques avec seulement 4 ventes + une finalement dénoncée (merci les 10 jours de délai de rétractation…) en cet été 2015. Ce qui me laisse beaucoup de temps pour méditer et éventuellement rédiger un article pendant que mon ado roupille. Heureusement que le début d’année à été plus que cohérent sinon on nous agiterait le spectre de la Crise sous le nez, comme on le fait depuis… (la vidéo date de 1981… A 1:20, inénarrable Georges Marchais)

Alors que se passe-t-il dans la vie d’un mandataire immobilier? Et déjà peut-on parler des mandataires en immobilier comme d’un groupe de gens? Je pense que c’est la première question à poser. En effet, il y a aujourd’hui beaucoup de mandataires qui sont en temps partiel, ou qui sont de passage dans la profession. Ces gens-là, attirés par le beau discours des réseaux se précipitent pour tenter leur chance comme à la loterie. Ils représentent une part non négligeable de la profession; A priori, si on additionne les chiffres annoncés par le site meilleursreseaux, on arrive à environ 10000 mandataires actifs, combien sont capables réellement de mener une transaction de A à Z? Combien seront encore dans le milieu dans un an?

Alors on va passer rapidement sur cet épiphénomène. Même si je pense que ces gens portent préjudice à la profession. Ils ne sont pas méchants, ils ne sont pas incompétents, ils sont parfois même plutôt sympas, mais quelle doit être la réaction d’un propriétaire qui confie sa maison à un mandataire pour apprendre 3 mois et aucune visite plus tard que ce dernier à changé de profession… L’immobilier pâtit de sa réputation de métier où l’argent est facile à faire. Mais je rappelle à toutes fins utiles que les mandataires ne sont que les descendants légitimes des « employés » d’agences immobilières, qui travaillaient en formation, sans contrat, avec une promesse de contrat « plus tard »… J’ai été en agence, j’ai été cette personne qui vient le matin et part le soir, travaillant la journée à convaincre des propriétaires de signer un mandat et des acquéreurs à acheter. J’ai même connu des réseaux qui demandaient un quota de mandats par semaine à des gens venus sans qualifications particulières.  Vous connaissez l’expression: « A vaincre sans péril on triomphe sans gloire »? Voila qui s’applique à l’entretien d’embauche en agence immobilière ou dans un réseau de mandataires. Une seule fois j’ai entendu parler d’un monsieur qui s’est fait refoulé par un réseau de mandataires. Il sortait de 7 ans de psychiatrie… On en revient à l’image d’illustration de l’article…. Ca laisse pensif.

Mais je ne voulais pas écrire ce matin à propos de ces gens à la marge qui ne sont pas représentatifs de la profession. Après tout il y a des mauvais flics qui portent atteinte à l’image des policiers, de mauvais coiffeurs, de mauvais dentistes, des garagistes malhonnêtes, des taxis sympathiques… Encore et toujours cette tendance à focaliser sur les mauvaises personnes pour généraliser.

Comment se passe donc la journée d’un mandataire en immobilier alors? Il y a les vendeurs et les acquéreurs qui peuplent nos journées. Les apporteurs d’affaires qui nous contactent dès qu’une information semble susceptible de nous intéresser, les autres mandataires en réseau qui partagent pour différentes raisons par mail ou téléphone, parfois pour se rassurer, parfois pour poser des questions pertinentes, Facebook ( j’y reviendrai…) et les réseaux sociaux, la Pige bien sur et puis la vie de tous les jours.

Parce que travailler dans l’immobilier prend du temps et demande une réelle implication, cela ne signifie pas que nous devons sacrifier notre vie personnelle. Avant, je culpabilisais à l’idée de laisser mes chers clients, de poser mon téléphone pendant deux heures et de ne pas être joignable pendant la journée… Mais ça c’était avant. Parce qu’aujourd’hui, après m’être fait retoqué par la personne qui partage ma vie, je conçoit (enfin) que la personne qui a inventé le répondeur avait un dessein bien plus large que de repousser les assauts répétés du call center d’Orange. Voilà, c’est dit : la Vie est bien trop courte pour n’être que consacrée à son travail. Pour avoir travaillé en agence pendant de longues années, je vous le confirme. L’obligation d’horaires y est pour beaucoup. Se lever pour devoir prendre une permanence téléphonique à 08H30… (Jamais je n’ai eu d’appel avant 10H) Voilà qui entrave à tel point notre liberté, que l’on peine, une fois libéré de cette contrainte à ne pas culpabiliser quand il est possible de trainer un peu au lit, une fois les gamins livrés à l’Ecole…

Mandataire en immobilier c’est de l’auto-discipline. Mais tout le monde n’est pas capable de ça. Et l’auto-discipline, c’est aussi de parvenir à sortir boiter ses mailings quand il pleut, qu’il neige ou que tout simplement on n’a pas envie. C’est un peu comme la salle de sport. On sait que ça va nous faire du bien, on est content quand on y est, mais parfois, quelle galère pour se motiver. Pour reprendre des hashtags chers à mes contacts sportifs par ces temps de beachbody sur Instagram  #Noexcuse ou bien #Nopainnogain

(Vous le remarquez peut-être à ce stade de la lecture, j’ai abandonné d’emblée toute idée de structure dans ce billet. A propos d’immo offre une tribune libre aux professionnels de l’immobilier, j’ai décidé ce matin d’en profiter.)

Donc il y a Facebook. Je suis en contact sur Facebook avec  un paquet de gens qui évoluent dans les mondes de l’immobilier. Il y a ceux qui vendent tous les jours. Un petit statut « Et encore une vente! » pour le signaler. Que ce soit vrai ou faux, ils annoncent en tous les cas des chiffres records, et cela entraîne généralement une pluie de like, de Bravo, ou de « t’es le/la meilleur/e »! Il y a ceux qui se battent contre le RSI, qui pestent contre les agences, ou les mandataires, selon leur situation, ceux qui postent leurs annonces, baisses de prix et autres actualités, comme si on pouvait vendre un bien en ne le postant que sur Facebook. Et enfin il y a ceux qui recrutent; Certains réseaux proposent de coopter la famille, les amis, les proches, alors Facebook devient un lieu de présentation des réseaux. Why Not? Quand on constate le temps passé par jour, par mois, par an sur Facebook, on se rend compte de ce qu’on aurait pu faire, plutôt que de regarder cette vidéo de petit chat trop mignonne. Retrouvez ici les chiffres de Facebook

Il y a également les panneaux dont je voulais parler ici. Pour ceux, comme moi, qui naïvement croient encore à la déontologie immobilière, il va sans dire que l’on ne touche pas aux panneaux des confrères… Pas les vêtements, pas la famille, pas les panneaux. Mais il est de plus en plus fréquent de voir des panneaux disparaître. Quand plusieurs agences travaillent sur un même bien et que le propriétaire accepte la présence de panneaux, ça donne souvent ça:

140506

C’est un peu perturbant. Ca envoie le message, « on n’arrive pas à vendre, s’il vous plaît achetez nous cet appart, et qu’on en finisse… »

Mais en dehors de ça, certains « confrères » décident arbitrairement qu’ils peuvent enlever votre panneau pour faire place nette. Bien évidemment, il ne vous le disent pas. Ils se gardent bien de vous préciser si ils ont eu la courtoisie de le ranger dans l’appartement en vente, sous l’évier, ou si ils ont préféré le mettre directement à la benne… L’enlever le temps de faire visiter un client, je veux bien, mais on le remet ensuite. Ca évite que le client acquéreur ait l’idée subtile de sonder la concurrence. Mais il n’y a aucune excuse pour détruire le panneau d’un confrère, ou même pour le déposer durablement. Enfin, si il y en a une il faudra qu’on me la donne.

Dans ce cas de figure et cela m’est encore arrivé récemment, la meilleure façon de mettre la rage à un collègue indélicat reste de vendre l’appartement sur lequel vous êtes en concurrence avec lui. Ohhh Si, croyez-moi :))

Je n’ai jamais retiré le panneau d’un concurrent, mais ce qui est sur c’est que dans les villes comme dans les villages, ce genre de pratiques finit par porter préjudice à ceux qui s’y livrent. L’immobilier est un petit monde, rien ne reste impuni à jamais. (Rire maléfique)

Capture d’écran 2015-08-14 à 09.44.32

A ce stade de cet article, je pense que je vais poser un point final pas loin, parce que d’abord je ne suis pas journaliste et ensuite parce que j’ai faim, mais il se pourrait que je revienne. Parce que dans ma vie de mandataire en immobilier, il y a également mes clients, acquéreurs comme vendeurs… Je suis toujours étonné de ne pas voir sortir un film sur le métier d’agent immobilier. Certains comportement sont tellement (choisir l’adjectif de son choix)

Bref à bientôt.