Mandataires : Le temps de l’Union Sacrée?

Réflexion sur l’état de l’immobilier.

J’ai croisé la semaine dernière un confrère, membre d’un autre réseau. Nous avons échangé des politesses, puis est venu le moment où il a commencé à me vendre les prestations de son réseau. Communication sur www.leboncoin.fr, sur www.seloger.com, Logiciel de communication, Site web, etc…. En fait, il tentait de me recruter. Bien dix ans de moins que moi et il tentait de me coopter au sein de son réseau.

J’ai écouté un instant son laïus, bien rôdé, presque trop mécanique. Puis j’ai demandé quel était son taux de réversion sur ses commissions. Silence un peu gêné, mais maîtrisé. Reprise en main de son argumentaire, il m’annonce « jusqu’à 90% ». Je lui demande: « comment ça jusqu’à? ». Il commence à m’expliquer qu’il y a des paliers et que… J’ai coupé poliment la conversation. En fait, je sais très bien comment cela fonctionne dans son réseau. J’y ai même fait, il y a quelques années, une réunion d’information.

En quittant mon confrère, je me suis fait la réflexion suivante en pensant bien en faire un billet ici. Comment, en tant qu’indépendant, peut-on à ce point être…Dépendant? Les réseaux, quel que soit leur nom, leur taux de rémunération et SURTOUT leur nombre de mandataires actifs, ne sont que des structures juridiques encadrantes dans lesquelles on exerce. Je ne suis pas mon réseau, même si je peux en jouer. Je suis un commercial indépendant, je suis dans mon réseau parce que sa philosophie me convient, parce que ses conditions sont bonnes, parce que je m’entends bien avec les gens… Et les réseaux se battent pour nous recruter. Alors sans rancune, ami confrère, jeune prometteur agent immobilier, mais moi j’ai choisi une réversion simple, parce que je sais faire mon travail, et je ne compte pas sur les formations, où l’on va m’expliquer comment tenir un stylo pour faire signer une offre ou un compromis.

A chacun de trouver sa crèmerie.

En fait mon idée, c’est que nous devrions travailler ensemble, tous. Le code de déontolgie pousse d’ailleurs dans ce sens; Ne pas se dénigrer, ne pas se piquer les panneaux, ne pas tenter de s’expliquer que pour telle raison obscure une communication sera plus intéressante parce que poussée par un réseau. On fait tous la même chose!! Mais plus loin que ça, ayant connu l’âge d’or des agences, et à Paris elles sont nombreuses souvent sur la même rue, je crois qu’il nous appartient aujourd’hui, en tant que mandataires indépendants, j’insiste sur le indépendant, de ne pas reproduire un schéma qui n’a pas réussi aux agences. Travailler ensemble, pour faire avancer les choses, sans regarder ce que l’autre a dans son assiette, c’est une évidence au moment où le monde entier, via les réseaux sociaux, les canaux d’information, les smartphones, est de toutes les façons de plus en plus réduit. On évolue dans des microcosmes, et il nous appartient de cohabiter intelligemment. Voila. Ton réseau n’est ni mieux ni moins bien que le mien. Par contre ensemble nous sommes sans doute meilleurs que séparément. Plus que la technologie ou les applications, c’est peut-être tout bonnement ça l’avenir de l’immobilier : travailler intelligemment et ensemble.