Les mandataires à la poubelle?

(l’explication du titre se trouve en fin d’article si vous avez la flemme de lire :0)

En visite d’un bel haussmannien dans le XVIIe arrondissement de Paris l’autre jour, je me suis retrouvé en face d’un confrère qui venait faire une visite juste avant la mienne. Pour la petite histoire au final mon offre a été acceptée. Mais là n’est pas l’histoire. Ce confrère travaille dans une agence du quartier, il est indépendant comme moi, agent commercial, expérimenté, compétent, agréable…. Si il lit cet article je le salue d’ailleurs.

Nous sommes en concurrence sur de nombreux biens, nous travaillons ensemble pourtant et chacun de notre côté nous faisons de notre mieux pour apporter une belle image de l’enseigne que nous avons choisi et de notre métier. Après chaque vente de l’un ou de l’autre nous allons déjeuner dans un restaurant du coin le midi et celui qui a vendu invite. C’est toujours un plaisir d’inviter, mais plus encore dans ces conditions.

La discussion est venue sur la table naturellement et je la partage avec vous ici, un peu pêle-mêle parce que c’était un moment agréable et que j’aime bien y repenser:

Quel avenir pour l’immobilier?

Nous sommes à une nouvelle époque de l’immobilier et nous avons tous les deux connu l’avant. Cette vidéo explique clairement ce qu’Internet a changé dans la pratique de l’immobilier. Les nouvelles technologies, celles que l‘on annonce comme des uberisations permanentes de l’immobilier sont comme des épées de Damoclès au dessus de nos contrats de travail. Mais si les agences ferment par centaine en France ces dernières années, c’est une évolution humaine qui se joue principalement.

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(Boulogne-Billancourt Mai 2016)

Cet état de fait ne doit pas occulter le turn over très important dans les réseaux de mandataires, notamment avec les réseaux qui incitent au parrainage et qui amènent les gens à recruter le tonton, la tata, le cousin, la belle soeur et le mec rencontré lors d’un trajet Blablacar… (ça m’est arrivé de tomber sur un mec qui sans savoir que je faisais de l’immo a tenté de but en blanc de me recruter pour le réseau X@X)

Comme nous en discutions à table, le métier nécessite une prédisposition, une capacité à endurer les clients, qu’ils soient vendeurs ou acquéreurs, et tous leurs petits travers comme leurs gros défauts. Beaucoup deviennent aigris, mais finalement, c’est un beau métier. Il faut savoir positiver. Et c’est là le tendon d’Achille des mandataires. Quand on est seul, à domicile, qu’on a une femme ou un mari qui ne comprend pas le métier et la nécessité de travaille le samedi, que l’on voit des affaires tomber à l’eau après des semaines de travail acharné, il faut savoir se relever. C’est vrai que c’est plus facile en agence, avec un encadrement, un management, des « collègues ». En théorie. Cela implique de bien s’entendre avec tout ce petit monde qui aura parfois tendance à envier la réussite et à travailler de façon individualiste. Ah le « professionnel de l’immobilier »… Cet animal!

En fait, comme certains sont prédisposés à des carrières sportives ou militaires, de par leur éducation, leurs capacités physiques ou leur sens de la discipline, le professionnel de l’immobilier est quelque part né pour ce métier. Un métier de service et de disponibilité, dans lequel il faut savoir accompagner fermement ses clients.

En prenant le café, après un délicieux repas, nous nous amusions à imaginer l’évolution du métier, parce que tout évolue. Hier en agence (heureusement encore un peu aujourd’hui, mais avec le même statut, vas savoir!) il évolue aujourd’hui sur le terrain et voici donc l’objet du délit et du titre de l’article:

Poubelle

Les mandataires aujourd’hui ne prennent pas conscience du fait que leur image est fragile. Pas de bureau, pas de signature en agence, pas de formation selon certaines mauvaises langues… Oui, mais une vraie envie de bien faire répondrons d’autres. Le débat est sans fin. On sait maintenant que les particuliers représentent 45% environ du marché et donc sont le véritable concurrent des agences et des mandataires. En affichant clairement et fièrement ce genre de photos, on dévalorise l’ensemble du travail réalisé en amont et en aval de cette signature symbolique. Si la personne sur la photo se reconnaît, j’aimerais bien qu’elle comprenne que je n’ai pas l’intention de lui faire la morale, ni de la critiquer gratuitement. je suis ravi pour elle et sa vente. Seulement une photo reste un symbole fort et sans doute tout ce que l’on retient de son travail. D’où l’importance d’être vigilant sur les réseaux sociaux.

Bien sur on ne sera pas remplacé par des robots agents immobiliers, du moins pas tout de suite. Mais ce qui risque de nous arriver c’est une rationalisation du métier avec une forte demande de la part des clients d’une valeur ajoutée justifiant de faire appel à un professionnel. Attention à ne pas nous tirer seuls une balle dans le pied. Les taxis ont beau manifester et jeter des pavés sur les berlines noires, Uber ne serait jamais né si ils avaient pris soin de leur profession et de l’image véhiculée (sans jeu de mots)… A nous de tirer des enseignements.