Alors à ma droite, culotte bleue, une quinzaine d’années d’existence grosso modo, et 10000 pratiquants environ, les mandataires indépendants en immobilier. Et à ma gauche en culotte et (parfois veste jaune), le champion en titre, l’inébranlable, indémodable, pour certains infréquentable, l’Agent Immobilier! Le match sera amical, second degré et tous les coups seront permis (de construire).
Je précise qu’étant d’un naturel non-violent cet article n’a ni pour but de solutionner un conflit digne du conflit qui anime Gaza depuis trop longtemps, ni de régler mes comptes avec qui que ce soit. Je ne pose la que les idées qui me viennent à l’esprit en imaginant un ring sur lequel on aurait mis face à face un Agent mandataire et un Agent Immobilier titulaire de la carte T.
Que le meilleur gagne!
Et ça commence fort, le réseau de mandataire permet de ne pas avoir de frais trop importants, loyer, pas de porte, emplacement numéro 1. Le challenger fait valoir d’entrée ses atouts et compte bien jouer sa chance à fond. L’Agent Immobilier est sur la défensive, garde haute, il laisse comprendre qu’il ne se laissera pas faire, qu’il vendra chèrement sa peau.
Round d’observation, tout le monde tourne un peu en rond, beaucoup d’agressivité, mais qui ne se traduit pas dans les faits, juste un défi de regard très intense, une intimidation de part et d’autre qui laisse présager le meilleur pour la suite.
En cette fin de premier round, l’Agent Immobilier met en avant sa carte de transaction qui le légitime dans un rôle d’intermédiaire en transaction notamment et qui est le fruit d’un travail assidu, de longues années de pratique, d’un diplôme sanctionnant des études ou d’un diplôme d’équivalence. Il semble prendre l’avantage, tant il est logique que son savoir-faire est indiscutable. Mais le match ne fait que commencer.
Le gong retentit. Les deux adversaires du jour s’en retournent dans leur coin; Au programme rédaction d’annonces, pose de panneaux et prospection en tout genre. Ils s’activent pour récupérer pendant la pause un fichier client qualifié et des annonces qu’ils publient sur les mêmes sites de communication. On sent l’assurance dans les yeux de l’Agent Immobilier qui a une confiance sans borne en l’efficacité de sa vitrine présentant ses biens.
Et le combat reprend. Cette fois-ci le mandataire cherche à faire valoir ses atouts, une présence nationale appuyée par un Groupe, une assise juridique mutualisée, un esprit de terrain, et une modernité indiscutable qui lui permet de revendiquer une vitrine Internet en lien avec les comportements constatés chez les clients vendeurs et acquéreurs. Mollement, comme si il était émoussé, l’Agent Immobilier tente de se cacher derrière un gros carré jaune…. C’est peine perdue. Autant le round un semblait acquis au champion sortant, autant celui là semble promis au nouveau venu, plus frais et plus mordant dans cette seconde manche.
Quand le gong retentit, chacun repart dans son coin pour valider ses arguments et poste sur Facebook des commentaires acides sur les pratiques de l’un, « dépassé » et « retrograde » ou de l’autre « amateur » et « sans papier »
Dernier round et chacun doit jeter ses forces dans la bataille pour tenter de l’emporter. Le mandataire dégaine sa belle attestation toute neuve de la CCI qui l’habilite sous l’autorité de la Carte T de la tête de réseau, l’Agent Immobilier dit qu’il peut signer en agence, c’est parti à mille à l’heure! Le mandataire dégaine ses heures de formation inclue dans son package et l’AI rigole, mais l’arbitre intervient et fixe à 14 heures par an le nombre obligatoire d’heures de formation… Après ce court répit, le mandataire évoque sa rémunération, qu’il compare à celle d’un agent co en agence, l’Agent lui parle d’un cadre pour recevoir ses clients, les échanges pleuvent et on parle maintenant du recrutement des Agents dans les agences qui est une mascarade, mais là dessus on rebondit sur les vendeurs de packs qui annoncent des milliers de membres n’ayant pour la plupart qu’une ou deux annonces… Le débat ne cesse pas, aucun terrain d’entente ne semble convenir quand l’arbitre met un terme aux échanges, les deux antagonistes semblent vouloir encore en découdre! La tension est à son comble! Les juges doivent s’arracher les cheveux pour délibérer…
Finalement le juge slovène se trompe. Comme en patinage artistique il lève un panneau indiquant 10. Aucun intérêt.
C’est un match nul qui est prononcé entre les deux combattants.L’arbitre fait valoir une égalité des points, il y a de bons et de mauvais mandataires, il y a de bons et de mauvais Agents Immobiliers. Ce sont deux professions compatibles, deux façons différentes d’envisager le même métier. Au final ce qui prime c’est le service et la satisfaction des clients pour redorer une image bien ternie (et pas par les mandataires), mais par des pratiques qui n’ont que trop été tolérées. On ne se souvient pas autant de 99 personnes travaillant bien que d’une travaillant mal. C’est injuste, mais c’est ainsi. Travaillons plus dur, et ensemble!
Le prochain match devrait opposer les professionnels de l’immobilier aux particuliers, un match amical pour montrer que la profession est utile et que les mandataires et les agents immobiliers sont garants d’une certaine sérénité dans les projets de vie et d’immobilier.
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