Elles sont partout dans les articles racoleurs, les nouvelles technologies, on vous le promet vont enterrer l’immobilier d’aujourd’hui.
A commencer par les applis, celles qui vont « uberiser » l’immobilier, mais il y a également
les plans en 3D éditantes via smartphone, les vidéos 360, les drones, les visites virtuelles… A priori on ne devrait pas tarder à voir poindre un robot agent immobilier.
Mais dans les faits cela fait plus de dix ans que l’on nous parle de visite virtuelle, de la façon dont bientôt les gens achèteront de l’immobilier comme ils achètent des chaussures. Et pourtant, on ne voit rien venir. Les visites virtuelles, même si elles s’améliorent de mois en mois peinent à convaincre les acheteurs et restent un outil de plus pour finaliser une décision. Les nouvelles applis de la même manière se heurtent à la tradition de la visite, à l’inquiétude des deux parties et à la réalité d’un marché qui se veut profondément humain.
Alors oui, l’immobilier va évoluer, c’est certain, il l’a déjà fait par deux fois récemment. Une première fois en remplaçant les annonces papiers par les annonces sur le Web. Une seconde fois en supprimant la notion d’agence pour proposer la dénomination de poste de mandataire indépendant en immobilier. Cet individu rattaché à une carte professionnelle, qui peut exercer dans n’importe quelle bourgade française. Certains objecteront que ce n’est là qu’une évolution sans valeur technologique, mais je crois que l’on peut dire que ce métier n’aurait pas été possible avant internet et avant les téléphone portable. En France tout du moins…
Les innovations technologiques pour l’instant, et j’insiste sur la notion de pour l’instant, sont tout justes bonnes à vous attirer des curieux. Votre terrain ne vous ramène pas ou plus de visiteurs? OK, alors des images de drones en intrigueront sans doute plus d’un. Elles donneront une meilleure visibilité à votre annonce, peut-être, elles lui permettront de toucher une cible de curieux, étonnés par la possibilité d’un survol territorial en vidéo et qui, peut être dans un second temps se transformeront en acheteurs, ou en relais d’information via le partage d’informations.
Le drone n’aura pas rendu le terrain constructible ou dépollué le site. Il n’aura pas changé le bien immobilier ou son prix. Il aura juste permis de toucher une population supplémentaire; (Ici des images de Tchernobyl abandonnée, et ici des images de crashes de drones, pour ce qui pensent qu’il suffit de l’acheter pour le maîtriser)
Alors oui, c’est un argument dans le cadre de la prise de mandat, un argument susceptible de vous permettre d’obtenir un mandat exclusif, pourquoi pas, mais il faudra derrière se montrer impeccable, sous peine de décrédibiliser la technologie à peine arrivée.
On finit rapidement à la benne des « Ca ne marche pas » quand on est une nouvelle technologie, demandez aux Google Glasses qui devaient révolutionner…Tout. (Et qui finalement furent un fiasco)
J’ai lu l’autre jour un article sur les Occulus Rift et autres casques de réalité augmentée. (On rira de ces photos dans 10, non, dans 3 ans…) Peu de chances que vous puissiez un jour acheter par ce biais. « Peu de chances », vous voyez, je laisse la porte ouverte, mais néanmoins, il faudra des années avant que ce service s’implante chez les gens partout en France, que ce soit une norme de visiter en réalité virtuelle, sans le ressenti que l’on a en pénétrant dans un appartement ou une maison.
Alors oui, il est intéressant pour le professionnel de l’immobilier de mentionner sur son site qu’il propose ses outils, cela lui permet de se différencier. Et Dieu sait que c’est important dans notre métier. Mais le risque de décevoir est encore plus fort et il faudra faire attention à ne pas avoir investi 2000€ dans un drone équipé pour le remiser à la cave avec votre machine à voyager dans le temps.