Dans le département de l’Essonne, un centre commercial construit par l’architecte Claude Parent est susceptible d’être classé. C’est un passionné d’architecture qui est à l’origine de cette demande.
«J’ai déposé un dossier qui stagne à la Direction régionale des affaires culturelles d’ïle-de-France (Drac) depuis 2012», explique au quotidien Le Parisien David Liaudet, enseignant à l’école des beaux-arts du Mans. L’objet de ce dossier: le classement d’un site inauguré en 1970 et œuvre de l’architecte Claude Parent, qui est l’un des plus grands architectes Français toujours en vie. Petite précision toutefois sur la nature du bâtiment: il s’agit d’un supermarché de la chaîne Intermarché!
«Un patrimoine unique et rare.» Ce sont les mots de David Liaudet pour qualifier cet édifice, où des centaines et des centaines de personnes défilent chaque semaine pour faire leurs courses! En soi, cette initiative peut paraître cocasse. Mais une pétition circule actuellement pour que ce site soit inscrit aux Monuments historiques français. L’initiateur de cette demande précise qu’il n’a «aucun intérêt dans cette hsitoire.» L’édifice se situe à Ris-Orangis, dans l’Essonne.
Un autre supermarché déja classé en 2012
À Ris-Orangis, cette possibilité concerne – et parfois enchante! – les locaux, à commencer par le maire PS de la ville, Stéphane Raffalli. «C’est vrai qu’il a une certaine esthétique. C’est très important de le préserver. Il y a très peu de bâtiments patrimoniaux dans nos villes nouvelles», explique-t-il. Cet intermarché est un symbole du «brutalisme», un courant architectural très en vogue dans les années 50, qui entend employer des matériaux bruts – comme le béton – et privilégier la non-dissimulation de l’infrastructure technique – comme les tuyauteries. Claude Parent est considéré par certains comme l’égal de Le Corbusier.
Fait amusant: cet intermarché n’est pas le premier coup d’éclat de David Liaudet, qui a déjà obtenu le classement d’un autre supermarché en 2012 dans l’Yonne, également œuvre de Claude Parent. «J’avais du batailler contre Carrefour, le propriétaire, car chaque projet de transformation doit ensuite faire l’objet d’une demande auprès des bâtiments de France», précise David Liaudet au Parisien.