Les primo-accédants sont-ils de retour ?

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En ce début d’année 2015, on assiste à un léger retour des primo-accédants sur le marché de l’accession immobilière. Cette reprise est-elle pérenne ?

Les jeunes seraient lentement mais sûrement de retour sur le marché de l’accession immobilière, selon le réseau d’agences Guy Hoquet. Son directeur général, Fabrice Abraham, a constaté au premier trimestre « un regain d’intérêt des acquéreurs qui se confirme aussi avec la hausse des primo-accédants (35% au premier trimestre 2015 contre 31% en 2014), même si le marché reste porté par les secundo-accédants« , tempère-t-il. Globalement, la demande à l’achat est de retour. Les volumes de ventes dans l’immobilier ancien sont en hausse de 3,5% depuis le début de l’année, constate Guy Hoquet. Et ces volumes en hausse se conjuguent avec un bond du nombre de demandes d’acquisition de 11% depuis le début de l’année.

Des taux d’intérêt historiquement bas

Du reste, s’il y avait une tendance de fond à dégager de ce début d’année, ce serait certainement le retour de ces jeunes primo-accédants. Les prix de l’immobilier qui sont globalement à la baisse depuis plusieurs mois maintenant, ainsi que le niveau des taux d’intérêt qui ont encore atteint un point bas en mars 2015 à 2,11% en moyenne selon le baromètre Crédit Logement/CSA, participent grandement à leur retour sur le marché de l’accession immobilière.

Ces jeunes sont même 32% à acheter sans apport personnel, selon un sondage CSA pour Guy Hoquet. Et donc à financer intégralement leurs opérations par crédit immobilier et par le biais de dispositifs d’aide comme le Plan épargne logement (PEL), ou le prêt à taux zéro (PTZ).
Ce qui veut dire que les banques sont plus accueillantes avec les jeunes qu’au début de la décennie. Désormais, « certaines banques n’hésitent plus à prêter à très long terme, y compris à des jeunes sans apport« , explique Fabrice Abraham.

Une reprise pérenne ?

Une question se pose désormais : cette reprise est-elle pérenne ? Elle durera au moins toute l’année 2015, selon Fabrice Abraham, car « le marché est sous perfusion permanente des taux d’intérêt, et ceux-ci ne devraient pas croître en 2015« , prédit-il. Par ailleurs, « le pire est derrière nous, le Premier ministre Manuel Valls est désormais en première ligne sur le sujet du logement. Il est pragmatique, il ne fait pas de politique, il fait de l’économie« , se réjouit Fabrice Abraham qui, comme beaucoup d’autres agents immobiliers, n’a visiblement pas digéré le passage de Cécile Duflot à la tête du ministère du Logement.

La période reste tout de même compliquée pour une grande partie des jeunes souhaitant accéder à la propriété. Ainsi depuis 2010, près de 40% des primo-accédants ressentent des difficultés pour finaliser leur plan de financement, selon le sondage CSA/Guy Hoquet. Beaucoup attendent en fait d’avoir les revenus suffisants pour acheter. Ce qui en cette période caractérisée par un couple chômage-précarité fort, ainsi que par une forte pression à la baisse sur les salaires, peut prendre du temps.

La propriété comme marqueur social

Pour les primo-accédants interrogés par le CSA, le niveau de revenus est clairement l’élément essentiel pour réussir à boucler son plan de financement, bien avant l’épargne emmagasinée et les aides de l’Etat ou des parents. Un parcours difficile, mais primordial pour bon nombre de jeunes. Selon le CSA, ils sont 88% à vouloir devenir propriétaire par souci de fierté. Qu’on se le dise, pour la jeune génération, l’accès à la propriété est plus que jamais un marqueur social et de réussite.