Les explications de Jean-Christophe Suchet, responsable du financement des particuliers au Crédit Agricole Sud Rhône Alpes.
Est-ce le moment d’acheter sa résidence principale, une résidence secondaire ou d’investir dans l’immobilier ?
Les taux dans l’immobilier sont aujourd’hui historiquement bas. Cela est lié à un assouplissement de la politique monétaire qui est menée par la BCE (banque centrale européenne) pour faire face à l’inflation qui plane sur la zone Euro. L’immobilier étant un marché très dépendant du niveau des taux, en les baissant, on soutient la demande de logement. Sur 20 ans, par exemple, les taux se situent actuellement autour de 2,30. À cela s’ajoute un repli des prix. Cette double conjonction fait que, oui, c’est le moment d’acquérir sa résidence principale, ou secondaire, d’investir dans l’immobilier.
Les banques jouent-elles le jeu en accompagnant leurs clients dans leurs achats ou réduisent-elles le nombre des crédits accordés ?
Les piliers de mon groupe sont la relation de proximité avec nos clients et nos valeurs mutualistes. Nous accompagnons donc les porteurs de projets partout où ils se trouvent sur notre territoire. Nous accompagnons nos clients dans la durée, dans les bons comme dans les mauvais moments. Nous n’avons jamais eu la directive de restreindre l’accès au crédit. Pendant le dur de la crise, nous avons accompagné les porteurs de projet, nous le faisons toujours. Il n’y a pas de restriction à l’octroi du crédit. Après, nous avons aussi un libre arbitre qui est de ne pas accompagner tous les projets, nous croyons à certains, moins à d’autres. Nous ne sommes pas là pour dire oui à tous les clients qui souhaitent faire un crédit. Ainsi, l’an dernier nous avons augmenté nos encours de crédits habitat de 4,4 %.
Est-ce le bon moment pour renégocier le taux de son crédit habitat ?
Une renégociation ou un rachat de prêt va permettre de réduire le montant des mensualités ou leur durée. Mais il y a des périodes plus ou moins favorables. Lorsque l’on fait un crédit habitat, au début, on rembourse un peu plus les intérêts que de capital et inversement sur la fin. Donc, si on est sur la fin d’un crédit, il n’y a pas forcément un intérêt à renégocier ou à faire racheter son prêt. Je conseille donc d’échanger avec son banquier, de faire le point avec lui sur les possibilités d’adapter les conditions financières du prêt initial aux conditions actuelles du marché. Mais attention, un réaménagement n’offre jamais les conditions exactes du marché actuel. Si votre banquier, aujourd’hui, ne vous propose pas 2,20 ou 2,30 lors de la renégociation d’un prêt, ce n’est pas pour autant une mauvaise affaire. Il convient également de noter que le rachat, par un autre établissement bancaire, d’un prêt immobilier, peut entraîner des frais (frais de prise de garantie, frais d’indemnité de remboursement anticipé, frais de dossiers). Il faut donc bien mesurer l’écart entre le gain et les frais. En cas de rachat de crédit, il ne faut pas se focaliser que sur le taux. Il faut regarder les services, la relation avec sa banque dans la globalité.