Paris: Comment le logement social façonne la ville

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Et si le logement social ne se résumait pas au simple fait d’avoir un toit -pas trop cher- au-dessus de sa tête? A partir de ce jeudi, le Pavillon de l’Arsenal se penche sur le rôle du logement social dans la ville, en accueillant une exposition réalisée en partenariat avec Paris Habitat.

A travers 40 projets emblématiques et innovants portés par le bailleur, ce rendez-vous permet de découvrir comment l’entreprise, créée en 1914 sous le nom d’Office Public d’Habitations à Bon Marché pour la Ville de Paris, a apporté des solutions à chaque époque, en essayant de répondre à des préoccupations contemporaines.

Des Habitations Bon marché (HBM) du début du 20e siècle, en passant par les grands ensembles des années 60-70, ou encore aux défis écologiques des années à venir, ces réalisations montrent ainsi «le meilleur de la pensée sociétale d’une époque», résume Alexandre Labasse, architecte et directeur général du Pavillon de L’Arsenal.

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Et à travers ces réponses architecturales, il est important de comprendre «comment le logement social construit la ville», souligne Javier Arpa, architecte et commissaire de l’exposition. Des photos montrent par exemple, alors que la Petite Ceinture était encore en fonctionnement, pourquoi certains bâtiments ont été construits en lui tournant le dos, pour protéger les logements du passage continu des trains.

Une immense maquette de 120 m2, installée dans le Pavillon de l’Arsenal, permet d’ailleurs de visualiser cette géographie particulière, ponctuée de bâtiments appartenant au bailleur social. Ce dernier, qui gère plus de 1.200 opérations immobilières et 120.000 logements, occupés par quelque 200.000 habitants, est ainsi indissociable de l’histoire du logement social à Paris. Et donc de la vie des Parisiens.

A Paris, l’ensemble des logements appartenant au bailleur est d’ailleurs estimé à un peu moins de 10% de l’ensemble des logements de la capitale. Selon Javier Arpa, c’est une des spécificités de Paris par rapport à d’autres grandes capitales. «En Espagne, par exemple, le logement social est anecdotique», explique-t-il.

Grands défis de demain

Mais «la mobilisation des pouvoirs publics ne doit pas faiblir», estime l’architecte. Notamment pour faire face à la rareté du foncier, en encourageant par exemple «la reconversion des parcs de bureaux et la réhabilitation de l’existant».

Chaque année, «45.000 logements sont ainsi réhabilités», indique d’ailleurs Ian Brossat, adjoint à la mairie de Paris, en charge du logement. L’élu, qui rappelle que la mairie s’est fixée pour objectif 30% de logements sociaux à horizon 2030 à Paris, compte bien sur Paris Habitat, «le bras armé» de la ville, pour «porter nos ambitions».

Car face au «défi quantitatif», qui revient à produire entre 7.000 et 7.500 nouveaux logements chaque année, s’ajoutent les grands défis de demain. Notamment en matière d’écologie, avec des bâtiments aux toits végétalisés par exemple.

A quelques mois de la prochaine conférence sur le climat, prévue en décembre à Paris, le logement social doit en effet être «la vitrine de ce que l’on est capable de faire», appuie l’élu. «Il est porteur d’innovations, architecturales et environnementales». Et donc de qualité de vie.

L’exposition Paris Habitat se déroule du 12 février au 3 mai au Pavillon de l’Arsenal (4e). Elle s’incrit dans le cadre d’un cycle Habitat Métropole, quicomprend des ateliers, débats ou visites quidées. Le programme complet est disponible sur le site du Pavillon de l’Arsenal.