10 raisons pour lesquelles il ne faut pas faire d’immobilier

« Mon fils, tu seras agent immobilier »… Quel père pourrait dire ça à son fils vraiment?? Non, par contre médecin, avocat, aviateur, vendeur de popcorn ambulant, ça oui! Là il y a du monde!!

On a essayé de lister les raisons pour lesquelles l’immobilier est un métier à éviter.

(Bien sur il s’agit d’un article second degré…)

1 – On visite des appartements qu’on ne pourra pas/ voudrait pas acheter, entre les appartements pourris, les rez-de-chaussée à vendre depuis 3 ans et les lofts des quartiers huppés, l’AI est tenu de vendre les appartements qu’il a en portefeuille. On ne lui demande pas vraiment ce qu’il en pense. Parfois la commission est élevée, parfois elle est dérisoire, mais lui doit juste s’occuper de vendre et éventuellement de conseiller le vendeur sur quelques évolutions à apporter (modification de prix ou de plan par exemple).

2- Il n’y a pas d’horaires, parce que les visites sont souvent le samedi, quand les gens ne sont pas coincés au travail ou parce que le soir, il faut, dans le cadre d’une contre-visite, pouvoir vérifier l’insonorisation d’un appartement ou d’une maison, l’agent immobilier doit être disponible pour ses clients. Tôt le matin, tard le soir, rarement aux horaires de bureaux, ou alors avec des femmes enceintes et des retraités qui n’ont aucune intention d’acheter… Tel est l’emploi du temps de l’agent immobilier. Les 35H sont bel et bien une Utopie.

3- La loi ALUR, est il nécessaire de développer? Quel autre corps de métier aurait accepté une telle évolution des contraintes liées à son activité sans descendre dans la rue? Une loi pensée et poussée par une ministre qui démissionne le lendemain?

4- On est mal considéré, en tant qu’agent commercial, en tant que professionnel de l’immobilier, ne nous cachons pas derrière quelques exceptions, on est toujours un peu perçu comme quelqu’un qui ne fait pas un vrai métier. C’est sur qu’on ne sauve pas des vies (quoi que…) mais n’importe quel agent immobilier un peu aguerri vous le confirmera, vendre la maison d’une famille qui connaît des problèmes de succession, des problèmes d’argent, ou qui est expatriée à l’étranger vous donne un rapport aux gens totalement différent. Vous êtes soudain le confident, l’ami, le sauveur que l’on aime avoir à ses côtés. Au moins le temps que la vente se concrétise.

5- Les gens sont toujours au dessus du prix du marché, on ne le dira jamais assez, parmi les erreurs les plus courantes commises par les vendeurs de biens immobiliers, il y en a une qui est cruciale: l’estimation du prix de vente. Pas l’estimation du bien, mais l’estimation du prix de vente, de combien on va pouvoir tirer de cet investissement. Méthode la plus célèbre: on appelle un professionnel, on lui fait réaliser une estimation, on prend son prix estimé, on le gonfle un petit peu et on en déduit la valeur du bien en question… Erreur. Les acquéreurs comparent aujourd’hui minutieusement les prix. Un bien surestimé restera à n’en pas douter des mois sur le marché, connaîtra de nombreuses baisses de prix et une célébrité certaine sur le site castorus.

6- On est mal payés, « Il n’y a pas de sots métiers, il n’y a que des salaires de m… » disait un célèbre pilier de bar officiant au Chiquito du lundi au vendredi dès 09 heures du matin pour dépenser son allocation d’invalidité. Mais l’avance sur commission… Les 20% à l’entrée et à la sortie…. Les conditions sus-citées…. On ne peut que donner raison à Henri C. Heureusement que les réseaux de mandataires offrent aujourd’hui des solutions plus attractives. Meilleursreseaux propose un comparatif des conditions de rémunérations qui permet d’y voir plus clair, mais cela reste laborieux pour certains réseaux qui proposent moins de 80%. Et puis forcément il y a le RSI à payer derrière.

7- Les gens essayent de nous filouter, négocier la commission, passer en direct, mandater 16 agences, ne pas donner de photos… A se demander si on joue dans la même équipe. Je raconte ici une histoire personnelle parce que je n’ai pas envie de noircir plus encore le tableau: Un jour je vends un appartement à un joueur de football. En finissant la négociation, il me demande de rajouter 5000 € sur ma commission. Il était très content de mon travail. Une fois, en quinze ans. Mais moi, je travaille toujours de la même manière. L’idée n’est pas de gagner plus, l’idée est juste d’avoir des clients qui admettent que vous avez réalisé un vrai travail, sérieux et utile.

8- Les gens ne jurent que par le bon coin, un site moche et bordélique où l’on vend à la fois des choses à 1€ ou des vêtements d’occasion, et des châteaux ou des villas à plusieurs millions d’euros. Certes Se Loger reste un acteur incontournable mais il n’y a finalement que peu d’acteurs sur le secteur. Alors chacun est bien sur libre de faire comme il veut avec ses cheveux, mais la phrase: « je n’ai pas besoin d’agence, je suis sur le bon coin… » Comment dire…

9- Il faut faire la pige, dans son excellent blog à destination des mandataires, Dominique Piredda en parle à merveille. Si la pige est incontournable, elle doit rapidement être remplacée par de la recommandation. Les gens doivent parler de vous en bien et s’échanger vos coordonnées comme il le font avec leur dentiste ou leur psychiatre. Mais faire la pige est une obligation pour tout mandataire qui débute. Se heurter aux objections et réussir à les surmonter, c’est un peu comme un entraînement pour le sportif avant le match de fin de semaine. Dans l’intervalle, il faudra survivre à la méthode de discussion préférée des vendeurs immobiliers, le raccrochage à la gueule. (Admettons quand même à leur décharge que 60 appels de professionnels constatés en une matinée quand on veut vendre seul, c’est un peu énervant.)

10- On ne parle jamais de nous dans les films, agent secret, policier, apprenti magicien, hobbit, facteur qui déménage dans le Nooooord, garde malade en provenance de banlieue, polyhandicapé multi-millionnaire, chien voyageur, tous ont eut droit à des films sur leurs aventures. Alors que l’agent immobilier jamais. Mais nous aussi on vit des aventures palpitantes, des ascenseurs émotionnels, des offres acceptées puis des rétractations, des visites prometteuses suivies d’une longue période de silence, des disparitions de clients, des découvertes d’appartements qui ressemblent aux terres sauvages et dangereuses du Seigneur de Anneaux… Et on en parle??

Et vous, vous en voyez des raisons pour lesquelles il ne faut pas faire d’immobilier?