Au moment de la vente d’un bien immobilier, l’agence qui a géré la transaction perçoit un pourcentage sur le montant de la vente. On pense souvent que ces frais se situent entre 6 et 7%. Sur le terrain, comme le montre notre enquête, ils apparaissent désormais largement négociables. Démonstration.
Récemment, une célèbre émission économique du dimanche soir faisait une jolie publicité pour, les mandataires immobiliers. D’après le reportage, ces intermédiaires cassent les prix, en proposant des frais d’agence réduits, du moins par rapport aux réseaux d’agences classiques. Comment ? En réduisant les coûts de structure puisqu’ils travaillent de chez eux.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que ces nouveaux professionnels de l’immobilier sont mis en avant pour leurs frais réduits, se situant généralement entre 3 et 5%, contre 6 à 7% pour les agences classiques. Pourtant, dans les faits, crise oblige, il semblerait que les agences aient aussi fortement revu leurs prétentions à la baisse.
Quand une offre présente…
En effet, après avoir interrogé nos lecteurs sur ce sujet, nous avons constaté que non seulement, dès la prise de mandat, les frais dépassaient rarement les 5%. Mais surtout, lorsqu’une offre se présente, les professionnels acceptent rapidement de rogner sur leur marge, faisant parfois baisser la facture en-deçà de 3%.
« Lorsque nous avons décidé de vendre notre appartement situé à Neuilly-sur-Seine, nous avons mis en concurrence plusieurs agences, raconte Dominique H. Certaines demandaient une commission de 4% d’autres de 5%. Nous leurs avons donc demandé de toutes s’aligner sur la moins chère. Ensuite lorsque nous avons eu une offre, plus basse que le prix demandé, l’agence a d’elle-même abaissé encore sa commission à 3,5% ». S’agissant d’un bien à plus de 700 000 euros, le professionnel a tout de même perçu 25 000 euros. Mais même lorsque les sommes en jeu sont moins importantes, la facture baisse sensiblement en ce moment. « J’ai récemment acquis un petit appartement situé à la montagne, affiché au départ à 130 000 euros et pour lequel j’ai fait une offre ferme à 85 000 euros. Pressé de conclure, l’agent immobilier a accepté de revoir considérablement ses honoraires à la baisse », explique Dominique A. En effet, le commission n’était au final plus que de 2000 euros, soit moins de 2,5%.
2,7% du prix du bien
Autre exemple à Paris : ce studio mis en vente à 135 000 euros et négocié 130 000 euros. « L’agence a perçu 2,4% d’honoraires », témoigne l’acquéreur, Jean-François B. La note a enfin été réduite de moitié pour Claudine B, dont la maison avait au départ été mise en vente à 695 000 euros dont 5% de frais d’agence. « 6 mois plus tard, une acheteuse faisait une offre à 565 000 euros, frais d’agence inclus. Mais je n’ai pas accepté d’aller en-deçà de 550 000 euros », se souvient-elle. Et au final, l’agence a perçu 15 000 euros, soit un peu moins de 2,7% du prix du bien.
Au final, vous le voyez bien, ne cédez pas aux slogans faisant état de frais réduits car aujourd’hui, tous les professionnels ou presque acceptent de réduire leurs frais. Choisissez votre agent ou votre mandataire en fonction de son estimation et de sa façon de justifier celle-ci, de la confiance qu’il vous inspire… et pour les frais, dans tous les cas, négociez-les.