Le jeune patron de Facebook, Mark Zuckerberg, ambitionne de créer une véritable ville pour ses 10 000 employés, près de son siège au sud de San Francisco ! Et pour les nouveaux bureaux de l’entreprise, il a fait appel à l’immense architecte Frank Gehry, concepteur, entre autres, du musée Guggenheim à Bilbao et de la fondation Louis Vuitton à Paris.
C’est un projet faramineux, estimé à 200 milliards de dollars (environ 177 milliards d’euros), par la presse anglo-saxonne. Onze ans après la création de Facebook, Mark Zuckerberg, cofondateur et PDG du célèbre réseau social, a les moyens de bâtir une ville ! Elle serait destinée à accueillir 10 000 employés de Facebook et leurs familles, près du siège social, situé dans la municipalité de Menlo Park, dans la baie de San Francisco, en Californie.
Une ville par et pour Facebook
Cet ambitieux projet immobilier de Facebook fait la Une des médias anglo-saxons, car il dépasse par ses dimensions et son concept la simple notion de « campus » ou de « parc », qui sont désormais habituels autour des start-ups à succès de la Silicon Valley. Comme Facebook vient d’acquérir pour 400 millions de dollars (354 millions d’euros) un nouveau terrain d’environ 22 hectares, près de son siège, toutes les spéculations sont permises.
Avec cette nouvelle parcelle, l’entreprise, qui a installé son siège social en 2011 sur l’ancien campus de Sun Microsystems à Menlo Park, y occupe désormais quatre grands sites à proximité les uns des autres. L’ensemble représente près de 80 hectares. Selon leDaily Mail, Facebook compte les aménager pour ses salariés, jusqu’à en faire une véritable agglomération, avec des routes, des supermarchés, des hôtels… Toute une gamme de logements serait prévue, depuis les belles villas pour les cadres supérieurs jusqu’aux dortoirs pour les stagiaires !
Bref, un pur modèle paternaliste, qui rappelle les villes-usines nées de l’industrialisation au XXe siècle. Le concept est remis au goût du jour, à la sauce high-tech. Objectif : renforcer la culture d’entreprise tout en intégrant les salariés dans l’environnement urbain local. En fait, Facebook prévoit surtout de grossir et prépare l’avenir, en occupant les terrains encore disponibles autour de son siège.
Du Guggenheim à Facebook
Mark Zuckerberg, 30 ans, a choisi Frank Gehry, 85 ans, pour concevoir le cœur de cette ville nouvelle : à savoir les nouveaux bureaux de Facebook, qui seront juste en face du siège actuel. Le célébrissime architecte, qui a conçu, entre autres, le musée Guggenheim de Bilbao et le nouveau siège de la Fondation Louis Vuitton à Paris, a commencé à plancher pour le petit génie du web en 2012. Deux générations, deux cultures, deux mondes. Leur association, annoncée dans la presse anglo-saxonne, avait fait grand bruit à l’époque. Facebook avait diffusé des images des deux hommes, en réunion de travail, autour d’une première maquette.
Frank Gehry est connu pour son audace et son extravagance, ses bâtiments tordus, ondulés, en forme de vagues ou de voiles, sont célèbres dans le monde entier. Mais pour le bâtiment de Facebook, Mark Zuckerberg aspire à une sobriété en harmonie avec l’environnement naturel. Il aurait donné des consignes en ce sens au célèbre architecte américano-canadien, rapporte le Daily Mail : les bureaux seront surmontés de toitures végétales, plantées de chênes, donnant l’impression d’une « colline verdoyante ». Le déménagement du siège est, en principe, pour bientôt.
Une ville « corporate »
La dimension « paternaliste » de l’entreprise n’est pas nouvelle. Sur la page « Careers » de Facebook, où sont listés les quelque 600 postes à pourvoir actuellement au siège, à Menlo Park, les futurs embauchés peuvent découvrir les divers avantages auxquels ils ont déjà droit : « des navettes » et « une participation aux frais de transport public » pour aller travailler, mais aussi « un congé parental payé, une aide pour la garde des enfants, ainsi qu’une aide d’un montant de 4 000 dollars en cas de naissance ou d’adoption »,ainsi que la prise en charge « à 100 % des frais de couverture médicale, dentaire et optique », ce qui n’est pas rien, aux États-Unis, où il n’y a pas d’assurance-maladie comparable à ce que nous connaissons en France. Quant aux repas, ils sont « gratuits ».
Une « ville Facebook » sera-t-elle un argument de poids pour séduire de futurs salariés ? Ou juste un moyen de garder le contrôle sur eux ? En tout cas, on peut supposer que Mark Zuckerberg, lui, n’habitera sans doute pas dans cette ville nouvelle. Il a déjà une grande maison, évaluée à 8 millions d’euros, à 20 minutes de son travail, et il en possède quatre autres dans la même rue.