Immobilier : en 2014, la baisse des prix se confirme dans l’ancien.

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La baisse des prix des logements anciens s’installe dans le paysage national. Après un recul de 1,9% en 2012, et de 1,8% en 2013, le marché de l’ancien dans l’Hexagone a vu ses prix baisser de 2,8% en moyenne en 2014, selon des chiffres publiés par Century 21.

Bonne nouvelle ? Pas tant que ça. Certes, la conjugaison de prix baissiers et de taux d’emprunts réduits – ceux-ci atteignent un plus bas à 2,38% – améliore la solvabilité des ménages, notamment les moins de 30 ans et primo-accédants à la propriété. Et le pouvoir d’achat immobilier n’a jamais été aussi élevé : en moyenne, les ménages acquièrent un appartement pour 193.178 euros ou une maison pour 214.399 euros.

Et pourtant : le marché de l’ancien n’a pas retrouvé de couleurs. La baisse des prix ne s’est de fait amorcée qu’au second semestre 2014 face à la contraction de l’activité observée en début d’année, poussant les vendeurs à baisser leurs prix. Globalement, sur l’ensemble de l’année 2014, le volume des transactions a plongé de 2,7%, après avoir augmenté en 2013 de 3,1%. C’est surtout la vente d’appartements qui dévisse (- 6,9%) sous l’effet de certaines mesures de la loi ALUR concernant la vente de lots en copropriété.

Des Français attentistes

Les ménages restent aussi attentistes, souligne Century 21, reportant leurs projets, notamment du fait des incertitudes sur la conjoncture et la pression fiscale. Seules quelques régions enregistrent un regain d’activité : en Basse-Normandie (dont les prix ne cessent de se détériorer depuis 3 ans), Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Haute-Normandie, Languedoc- Roussillon, Midi-Pyrénées et Pays-de-la-Loire.

En Ile de France, le marché de l’ancien continue lui de se gripper, bien que le prix moyen au m² enregistre un nouveau recul de -2,6% en 2014. Entravées par la loi ALUR, les ventes d’appartements s’effondrent, notamment dans l’immobilier locatif.

Appel d’air à Paris

Paris fait toujours office d’exception dans le paysage hexagonal. Alors que le prix moyen au m2 a légèrement augmenté de 0,5% dans la capitale, atteignant 8.230 euros, l’activité n’en a pourtant que peu pâti, reculant de 0,8% sur l’ensemble de l’année 2014. Les ménages profitent en effet du « moindre appel d’air donné par une correction des prix pour s’engouffrer, quitte pour cela à réaliser des sacrifices notamment en termes de superficie », explique Century 21. La surface moyenne d’acquisition s’établit ainsi dans la capitale à 47,2 m2.

« Une France multiple se dessine », note de son côté le réseau Guy Hoquet. Si à l’échelle nationale, le réseau de franchisés constate une baisse moyenne des prix de 1,7% au cours de l’année écoulée, l’écart de prix entre Paris et les villes de moins de 20.000 habitants a doublé en cinq ans, pour atteindre jusqu’à 6.000 euros le m2. Les villes de moins de 20 000 habitants et les zones peu tendues enregistrent ainsi une baisse des prix plus importante (-2,5% en moyenne). L’activité y est toutefois moindre qu’en 2013 car les acquéreurs restent attentistes, relève Guy Hoquet.

Pour 2015, les professionnels de l’immobilier ne sont pas plus optimistes. « L’effritement des prix devrait se poursuivre en 2015 sans permettre au marché de retrouver sa vigueur passée », note Century 21. Selon le baromètre Crédit Foncier/CSA publié lundi, 64% des professionnels de l’immobilier se déclarent pessimistes pour l’année qui commence. 52 % d’entre eux anticipent une baisse des prix dans l’ancien en 2015. 47% d’entre eux estiment que cette baisse sera comprise entre 2 et 5% et 40% qu’elle ira au-delà de 5%. Selon ces professionnels interrogés par le Crédit Foncier, le nombre de transactions dans l’ancien devrait rester stable (pour 48%) ou baisser (30%).

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