Immobilier à Metz: que nous réserve 2015?

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L’année immobilière 2015 à Metz ne s’annonce pas folichonne: les banques sont toujours frileuses, les acquéreurs sont moins nombreux –quoique plus déterminés– et les prix baissent toujours. Mais dans un tel marché, on peut trouver son bonheur.

Voilà quelques années maintenant que les prix de l’immobilier baissent à Metz, que la bulle se dégonfle tel un ballon de baudruche après la fête. Et tant mieux, se sont consolés les professionnels de l’immobilier local pour qui le marché redevenait  « plus sain », « plus raisonnable », « en rapport avec la réalité ». L’an dernier, la baisse atteignait son niveau plancher, assuraient-t-il. Mais voilà, les prix ont continué à s’effriter en 2014, de l’ordre de 5% à 10%, voire 20% pour les produits de moindre qualité ou moins bien situés. Et rien n’indique un changement de tendance pour 2015.

On a perdu monsieur tout le monde

La faute au contexte économique, aux banques frileuses, aux acheteurs qui préfèrent continuer à louer attendant des prix encore moins chers, « à la baisse des aides pour le neuf et surtout aux annonces contradictoires » du gouvernement en faveur des investissements locatifs, expliquent à présent les spécialistes. « La crise immobilière est avant tout une crise de confiance », rappelle l’un d’eux. Le profil type de l’acheteur pour le neuf, selon Céric Lavaud, responsable des transactions à l’agence Sorec Immobilier, est « un monsieur tout le monde qui anticipe sa retraite, souhaite protéger ses proches et maîtriser sa fiscalité ». Ce monsieur s’est  » retiré du marché ».

Des ventes cash inexpliquées

Désormais, les spécialistes « naviguent à vue » avec, parfois, de belles surprises. Ainsi, Thierry Benedic, PDG de la société Trimco-Groupe Benedic, a fait cinq ventes cash en novembre dernier pour des investissements mais aussi pour des résidences principales alors que « l’argent n’a jamais été aussi peu cher ». Par exemple, cet appartement de 70m², dans une résidence de standing, rue Venizélos à Montigny-lès-Metz, acheté 145 000 €  par un monsieur qui travaille dans la grande distribution: « L’acquéreur s’installe à Metz et y emménage en résidence principale. Il a payé comptant. C’est un achat de raison « , commente Kevin Boileau, le vendeur.  « Les gens qui le peuvent veulent avoir un toit payé sur la tête » et puis « les placements n’ont jamais été aussi peu rémunérateurs ». Cependant, la pierre n’est plus LA valeur refuge comme c’était le cas il y a encore trois ans avec « un marché bancaire vascillant et des produits toxiques ».  Alors? « Il n’y a pas de vérité en immobilier. Et cela est encore plus vrai aujourd’hui. »

Le prix moyen sous la barre des 170 000 €
L’érosion des prix est générale à Metz et ses environs. Le prix de vente moyen des appartements et maisons est passé sous les 170 000 €. Mais les écarts sont importants selon la qualité et la situation des biens. Exemples.
77 300 €
Rue de Reims, à Montigny-lès-Metz, un F3 a été vendu environ 1 100 €/m² par l’agence Benedic : « La vendeuse, enseignante en fin de carrière, cherchait un appartement avec ascenseur et balcon. Ce que n’avait pas ce F3 », décrit le consultant Kevin Boileau. Le bien, en rez-de-chaussée surélevé, des années 1960, sans stationnement, a mis 15 mois à se vendre. Affiché à 112 000 €, estimé entre 85 000 € et 90 000 €, il s’est finalement vendu à 77 300 €. « Il n’y a eu qu’un seul client : un retraité qui voulait loger son fils. Il a payé cash », précise le vendeur.
125 000 €
L’agence Sorec Immobilier a vendu un appartement de 83 m² dans une résidence de cinq étages datant des années 70’rue aux Arènes à 125 000 €, soit 1 500 €/m². Doté d’un grand balcon, d’un ascenseur et d’une place de parking, il a été acheté par un couple de primo-accédants d’une vingtaine d’années qui louaient à Metz. Ce bien a mis deux ans à se vendre. Au départ, il était annoncé à 149 000 € (près de 1 800 €/m²) dans une autre agence.
145 000 €
À Montigny-lès-Metz, rue Venizélos, Kevin Boileau de l’agence Benedic a vendu un appartement de 70 m² avec balcon, terrasse, garage en sous-sol à 145 000 €, soit un peu plus de 2000 €/m². « Le vendeur avait acheté ce bien pour défiscaliser. L’acquéreur qui travaille dans la grande distribution y emménage en résidence principale ». Lui aussi a payé cash. « C’est un achat de raison dans une petite copropriété de standing ».
170 000 €…
à 200 000 € : « C’est la fourchette des prix des chalandonnettes de Marly, qui, il y a sept ans, valaient encore 240 000 € », signale Cédric Lavaud, responsable des transactions à l’agence Sorec Immobilier.
180 000 €
À Montigny-lès-Metz, dans le quartier des Friches, à Moulins-lès-Metz, on trouve des petites maisons de ville, mitoyennes, autour des 180 000 €. « Avant 2007, elles se vendaient entre 230 000 € et 240 000 € », intervient Cédric Lavaud.
199 200 €
Un couple d’une quarantaine d’années vient d’acheter un appartement de trois pièces en cours d’achèvement dans le programme neuf Le Lancaster à Marly au prix de 199 200 €, soit plus de 2 900 €/m². Le bien dispose d’un box et d’une place de parking : « Il s’agit d’un investissement locatif », précise Cédric Lavaud de l’agence Sorec. Il a été mis en place dans le cadre du dispositif de la loi Pinel qui remplace la loi Duflot et qui permet de défiscaliser en louant du neuf.
255 000 €
L’agence Sorec a également vendu un appartement F5 de 113 m² sans garage, rue Pasteur à Metz pour 255 000 €, soit 2 250 €/m². Le couple d’acquéreurs, trentenaires, jusque-là locataires rue Rabelais, a déménagé 400 m plus loin « dans un appartement quasiment identique », commente l’agence : immeuble bourgeois des années 1930 avec haut plafond et parquet en chêne. « Ce profil n’est pas habituel. Ils ont attendu d’avoir suffisamment épargné pour pouvoir financer leur achat ».