La colocation inter-générationnelle, une solution face à la solitude des plus âgés

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C’est un mode de vie qui plaît et qui se développe. La colocation de jeunes et de personnes âgées est une solution qui combine avantages économiques et humains.

«J’avais bien aimé Adeux c’est plus facile» , un téléfilm avec Michel Galabru qui raconte l’histoire d’une cohabitation entre un vieil homme et une étudiante sans le sous, explique Adrien, 22 ans, qui entame sa deuxième année de colocation avec Bertrand, 85 ans. Alors que le «maintien à domicile» fait partie des grands axes du projet de loi sur la dépendance examiné ce mardi en première lecture à l’Assemblée nationale, ils sont adeptes de la colocation inter-générationnelle, qui séduit en France depuis quelques années.

«Le plus souvent, ce sont les enfants qui nous contactent: ils ont parlé de notre association à leurs parents qu’ils ne souhaitent pas voir rester seuls», explique Isabelle Etienne, de l’association Ensemble 2 générations. Créée en 2006, l’association a gagné en 2012 le premier Prix européen de l’Entreprenariat social. Son objectif est simple: répondre aux problématiques d’une part de solitude des personnes âgées et d’autre part de logement des jeunes. Quelque 1700 binômes ont déjà été formés et ont souscrit à l’une des trois formules proposées par Ensemble 2 générations. «L’étudiant qui prend formule 1 -gratuite- s’engage à être présent pour rendre service quotidiennement à la personne âgée, il a dix soirées libres par mois», détaille Isabelle Etienne. Les deux autres formules comprennent une participation financière. La formule 3 dite «solidaire» est privilégiée par les jeunes en classe prépa ou en première année de médecine, tenus de faire une veille passive.

Une relation humaine plébiscitée

Adrien a souscrit à la formule 2. Il explique: «Je n’ai pas de revenu et je ne souhaitais pas être à la charge de mes parents». Le jeune homme, étudiant en ébénisterie à l’École Boulle, a choisi une option «qui ne demande pas énormément d’investissement» parce qu’il a des horaires chargés. «Je fais la vaisselle, je descends les poubelles, je bricole» détaille-t-il. Bertrand, son colocataire, se dit «très content de cette solution». «Cela m’apporte une très grande tranquillité d’esprit, et puis c’est un bon apport, Adrien a l’âge de mes petits-enfants, c’est très rafraîchissant».

La relation humaine entre le jeune et l’âgé est au coeur de la réussite de ces colocations pas comme les autres. «Ce sont des générations qui ne se connaissent pas, les personnes âgées ont besoin d’être rassurées sur les jeunes et les jeunes aiment bien entendre leur témoignages sur la guerre…» pour la représentante de l’association. «Il est rare que cela ne fonctionne», dit-elle. «Nous envoyons un chargé de mission visiter la personne pour la connaître et pour voir la chambre, puis nous faisons passer un entretien au jeune. Les deux parties signent une convention et nous assurons un suivi annuel»