La crise pousse les Français à choyer leur intérieur

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En trois ans, un tiers des Français a réalisé des aménagements d’intérieur. Une attitude caractéristique en période de crise: la maison est un espace protecteur.

Un Français sur trois a réalisé des travaux d’amélioration ou de réhabilitation de son logement au cours des trois dernières années, révèle une étude de l’Union Nationale des Industries Française de l’Ameublement (UNIFA), rendue publique lundi à Paris. «Les gens survinvestissent dans les intérieurs en période de crise. La maison est un endroit protecteur, un espace de ressourcement» indique Gérard Laizé, le directeur général de VIA, l’association qui a piloté l’étude réalisée auprès de 2.000 Français. «Le succès des émissions de télévision traitant de décoration et le nombre de titres de magazines confirme cet intérêt croissant de nos compatriotes».

Selon l’étude, «contrairement aux idées reçues, le prix n’est pas le critère dominant. Le critère esthétique apparaît comme un facteur clé pour les Français», dont 83% disent accorder beaucoup d’attention au design du produit. Le logement des Français «n’est pas monostyle» ajoute le rapport qui souligne qu’en moyenne 2,4 styles sont répartis dans les différentes pièces d’un appartement ou d’une maison.

Privilégier le Made in France

Toutefois, «26% des Français déclarent ne pas avoir de style», souvent par manque de connaissance devant une offre pléthorique. Les auteurs de l’étude appellent les professionnels «à structurer l’offre autour d’ambiances pour guider le consommateur et développer le service et conseil sur mesure». De nouvelles tendances se dessinent par ailleurs sur le marché avec notamment la percée du style écolo et naturel. L’étude note également le développement de l’achat de meubles d’occasion et du recyclage.

«Les fabricants et distributeurs vont devoir revoir leur modèle» analyse Dominique Weber, le président de l’UNIFA, alors que le secteur traverse une crise profonde depuis plusieurs années. «Il faut saisir les opportunités qui s’offrent dans ces domaines de l’occasion et du recyclage» note M. Laizé qui déplore, par ailleurs, que «le secteur soit encore structuré selon une logique d’équipement, c’est-à-dire de couverture des besoins, alors que le public raisonne en termes décoratifs».

Les auteurs de l’étude invitent également les acteurs du marché à réduire leurs délais de livraison et développer une «politique de marques», authentifiant l’origine des produits et garantissant leur qualité, avec notamment le «Made in France».