La mairie de Paris veut convertir le 16e arrondissement au logement social

SOURCE & CONTENU INTERACTIF –

Poursuivant ses opérations de communication sur le logement social, la Mairie de Paris vient d’organiser une visite dans le très chic 16e arrondissement. Un parcours en 5 adresses, montrant que les élus ne manquent pas d’idées pour produire ce genre de logements.

Au Monopoly, la rue de la Pompe ou sa voisine la rue Nicolo, situées dans un coin recherché du 16e arrondissement, vaudraient sans doute assez cher. C’est là que l’adjoint à la maire de Paris chargé du logement, Ian Brossat, a convié la presse à une visite en 5 étapes consacrée au logement socialdans ce secteur huppé. «Avec les 7e et 8e, le 16e est l’un des arrondissements comportant le moins de logements sociaux de la capitale, rappelle l’élu PC. Il n’y en avait que 3,7% en 2013, bien loin de l’obligation de 25%. Or, si la Mairie a décidé de faire du logement une priorité absolue, la seconde priorité consiste en un rééquilibrage géographique du logement social.»

Donc, cap à l’Ouest pour découvrir quelques réalisations ou projets récents. Tout au sud du 16e arrondissement, rue Chardon-Lagache, la ville a exercé son droit de préemption en septembre 2014 sur un immeuble abritant 9 logements et un commerce. L’opération est confiée au bailleur Elogie dans le cadre d’un bail emphytéotique. L’ensemble va être rénové d’ici à 2017 après 600.000 euros de travaux et comptera un commerce de 32 m², 6 logements de 4 pièces, 2 studios et un 2 pièces. Coût total de l’opération: 2,2 millions d’euros.

Place Possoz, non loin du Trocadéro, c’est cette fois un immeuble qui avait été un temps concédé à EDF qui a été récupéré par la Ville en 2009. Une opération de réhabilitation doit permettre de transformer les 26 logements existants en 45 logements sociaux tout en réalisant une crèche au rez-de-chaussée. Les travaux viennent tout juste de démarrer et le prix de revient de l’opération (pour les logements) s’établit à 10,5 millions d’euros.

Parfois aussi, ce sont des constructions neuves qui permettent d’augmenter le parc social. Au 62, rue Nicolo, un terrain de La Poste acquis par la Ville, accueille un chantier depuis fin 2014. A l’été 2016, devrait être livré un immeuble labellisé Habitat&Environnement et comptant 25 logements sociaux (prix de revient: 6,6 millions d’euros). Non loin de là, au 46/50 rue de la Pompe, c’est une opération mixte qui est en cours d’achèvement. Un ancien garage Renault doit laisser la place à 38 logements sociaux, 42 logements en accession, un commerce et une crèche de 40 berceaux.

Près de 12.000 euros le mètre carré

L’opération mixte de la rue de la Pompe, impliquant le promoteur Sodearif, permet à la Ville d’acheter ses logements sociaux à un prix très compétitif, seulement 4000 euros le mètre carré. Mais parfois, les opérations sont bien moins avantageuses financièrement. A côté de la Maison de la radio, la municipalité a racheté un petit immeuble de 4 étages. L’ensemble, avec briques décoratives et verrières est élégant mais vétuste. Résultat: le coût total de l’opération s’élève à 4,24 millions d’euros pour seulement 6 logements sociaux. A raison de 354 mètre carrés habitable, cela ramène le coût à près de 12.000 euros du mètre carré! «Si nous voulons rattraper notre retard en termes de logements sociaux, il faut faire feu de tout bois, en mêlant petites et grandes opérations tout en restant dans la bonne gestion des deniers publics», estime Ian Brossat.