Dans le cadre de son tour de France de la construction, la ministre du Logement Sylvia Pinel a annoncé vouloir réformer l’actuel système d’attribution des logements sociaux. Dans une interview accordée à Ouest France, la ministre déclare vouloir s’inspirer du modèle mis en place à Rennes, qui fonctionne « sur une centralisation des demandes, une stratégie commune des attributions partagée par tous les réservataires et un système de cotation pour déterminer les demandes prioritaires ».
Guichet unique et scoring
L’agglomération Rennes Métropole, qui compte 420.000 habitants et 37 communes est doté d’un guichet unique depuis de nombreuses années, où les demandeurs déposent une demande transmise ensuite à l’ensemble des bailleurs sociaux. La demande est ensuite analysée et notée selon un système de « scoring » qui attribue aux demandeurs des points selon une grille prenant en compte notamment les revenus, le statut professionnel, la situation familiale et la nature de la demande. Paris a repris cette démarche à titre expérimental depuis le début de l’année.
Construire plus
Mais surtout, Rennes est une ville où se construisent beaucoup de logements. « 4.500 nouveaux logements sortiront de terre sur Rennes Métropole, dont 1.500 à Rennes même durant mon mandat, avait indiqué il y a quelques mois la maire de la Ville, Nathalie Appéré. Nous respecterons toujours l’objectif de 50 % de logements aidés, dont 25 % en accession sociale et 25 % de locatif social ». C’est la botte secrète de Rennes : construire a permis de peser sur les prix et les loyers.
En 2005, nous étions la 5ème agglomération la plus chère de France. Nous sommes aujourd’hui passés en 16ème position », souligne Nathalie Appéré.
Résultat, la métropole s’enorgueillit de ne rencontrer que moins d’une dizaine de recours DALO (droit au logement opposable) chaque année, contre plusieurs centaines dans les autres agglomérations. En 2012, l’agglomération avait attribué 5.600 baux sociaux (prêt locatif social non compris) pour 13.000 demandes, soit un ratio moyen de un logement pour 2,3 demandes, contre un pour cinq au plan national.
Plus de fluidité dans le parc social
De plus, Rennes Métropole favorise la fluidité au sein des HLM, avec un « turn-over » plus élevé. Les ménages qui le peuvent deviennent propriétaires dans le parc privé, via les mesures d’aides à l’accession sociale à la propriété et une optimisation des aides de l’Etat de la collectivité locale. Néanmoins, les délais d’attente peuvent atteindre jusqu’à deux ans pour obtenir un logement social. Un dispositif de relogement social prioritaire a été institué pour répondre rapidement à des familles dans le besoin.