Pour s’offrir Strasbourg, il faut débourser 28 milliards d’euros

(Strasbourg)

Après Paris et Bordeaux, la Fnaim a fait évaluer la valeur immobilière de Strasbourg. La capitale alsacienne « vaut » moins cher que ces deux villes mais l’Eglise et la Ville y sont un plus gros propriétaire qu’ailleurs.

A en croire les calculs menés par l’écrivain-économiste Patrice de Moncan et les experts de la Fnaim, la ville de Strasbourg vaudrait 16 % moins cher que Bordeaux et 25 fois moins que la capitale, les deux cités déjà évaluées avec la même méthode. Poursuivant leur démarche, ces spécialistes s’attachent à estimer progressivement la valeur de l’ensemble des bâtiments des principales villes françaises. Ils en excluent les monuments et structures atypiques, même s’ils en proposent un prix théorique (voir ci-dessous).

Avec cette dernière étude, on découvre que les 26.181 immeubles répertoriés dans la capitale alsacienne ont été évalués pour un total de 28,27 milliards d’euros dont un peu moins de 24 milliards pour les logements. 2,75 milliards pour les bureaux et 1,6 milliard pour les commerces. Cette valeur des bureaux et des commerces (15 % du total) est importante pour une ville de cette taille, bien plus qu’à Bordeaux (10 %). Selon l’étude cet élément marque une plus grande maturité immobilière de Strasbourg et en fait l’une des villes de province les plus proche du record parisien (25 %). D’ailleurs Strasbourg se rapproche aussi de Paris pour la proportion d’immeubles détenus en copropriété: 44,6 % contre 54,5 % dans la capitale et seulement 38,6 % à Bordeaux.

Restent deux points sur lesquels Strasbourg se distingue nettement des autres villes françaises. La municipalité y est ainsi propriétaire de plus de 12 % des immeubles de la cité et de 22,1 % des logements (soit 8.875 unités) ce qui en fait la championne des grandes villes françaises. La ville compte même 28 % de sa population au sein de logements sociaux.

Autre propriétaire surreprésentés à Strasbourg: les Eglises. A la tête de 185 immeubles, les diverses congrégations et confessions possèdent 0,7 % des bâtiments de la ville, la encore un record de France bien au-delà des 0,3 % de la moyenne nationale. Il est vrai qu’avec le régime particulier du clergé en Alsace où les curés, pasteurs et rabbins sont rémunérés par l’Etat et logés gratuitement ou indemnisés permet à ces autorités religieuses d’entretenir et conserver leur patrimoine immobilier.

En marge de ses évaluations de la ville, l’étude propose un prix théorique pour les bâtiments atypiques de la ville. Il s’agit du prix obtenus si le terrain disponible était construits selon les standards de la ville. A ce jeu, avec l’équivalent de 280.000 m2 occupés au sol, c’est l’université de Strasbourg, dans le quartier de l’Esplanade, qui constitue l’ensemble de bâtiments le plus cher de Strasbourg. Evaluée 1,96 milliard d’euros, la Faculté pèse à elle seule près des deux tiers de la valeur des bâtiments atypiques évalués par la Fnaim