Mise en valeur du patrimoine végétal et historique, ouverture sur la Garonne, zones piétonnes renforcées… Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de la métropole, et Joan Busquets, l’architecte barcelonais choisi par l’ancienne municipalité pour redessiner le centre de la Ville rose et dont le contrat a été reconduit en juillet 2014, ont décliné le plan d’aménagement des espaces publics qui va courir jusqu’en 2020. « Cette feuille de route du mandat » compte quatorze opérations majeures, menées en cohérence avec la candidature de Toulouse au classement au patrimoine mondial de l’Unesco et qui seront livrées d’ici l’été 2019.
Parmi les chantiers prioritaires, l’architecte a ciblé la valorisation des bords de Garonne et de ses ports historiques qu’il souhaite « rapprocher » des Toulousains. Des pontons d’amarrage seront installés à la Daurade, dont la partie basse sera réaménagée, et au port Viguerie avec en plus un projet de piscine flottante et au quai de Tounis où un restaurant d’été sur terrasse flottante devrait voir le jour dès juillet prochain au niveau du double escalier en brique.
Autre opération prioritaire : la « nouvelle rue Bayard » qui fera le lien entre l’hyper-centre et le parvis de la future gare Matabiau, au cœur du projet de pôle multimodal Toulouse Euro-Sud-Ouest. « Nous ne voulons pas attendre le début des travaux de la ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse pour commencer ce chantier d’urbanisme, le plus grand du quart de siècle à venir », justifie Jean-Luc Moudenc. Pour embellir cette artère stratégique et favoriser sa vocation commerciale et résidentielle, des arbres seront plantés et les trottoirs seront élargis.
« Libérer l’espace »
Site emblématique de Toulouse, la place Saint-Sernin va aussi faire l’objet d’un vrai lifting destiné à « magnifier » la basilique, classée à l’Unesco depuis 1998 mais peu mise en valeur par le parking qui la ceinture. A l’issue d’une phase de fouilles archéologiques, le projet Busquets « libèrera l’espace » autour de l’édifice pour un meilleur « dialogue entre l’histoire et le futur » en réduisant considérablement les places de stationnement. L’emplacement de l’ancien cloître sera matérialisé par un marquage végétal et les grilles qui entourent Saint-Sernin seront enlevées.
Estimé à 65 millions d’euros, le coût des quatorze opérations, qui seront menées entre 2015 et 2020, sera pris en charge par la ville et la métropole et pourra donner lieu à des subventions d’autres collectivités selon Jean-Luc Moudenc, qui promet « un impact budgétaire limité ». Alors que les travaux d’aménagement de la partie haute de la place Saint-Pierre ont démarré depuis le 19 janvier, le calendrier des autres opérations se précisera à l’issue des réunions de concertation sur les différents projets qui commenceront le 30 mars prochain.
Johanna Decorse
De la rue des Lois au parvis de Toulouse School of Economics
Pour développer les liaisons piétonnes et le lien avec la Garonne, la rue des Lois sera refaite « en espace de rencontre » avec une priorité aux piétons comme dans la rue du Taur voisine. La rue Gambetta sera réaménagée en zone 30 dès la sortie du parking Capitole.
La place du Salin sera également repensée et des études vont être lancées pour la place du Parlement, la place Esquirol, les allées Jean-Jaurès et le parvis des Augustins. En marge de la rénovation du parking et du marché Victor-Hugo, les espaces publics seront redessinés. Les parvis de l’école d’économie TSE et de Saint-Pierre-des Cuisines feront aussi l’objet d’un réaménagement.