Voici ce que vous achèteriez en Province pour le prix d’un studio à Paris

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Pour l’équivalent du prix d’un studio à Paris, vous pourriez vous offrir un bel appartement de 83 m2 à Marseille, de 82m2 à Strasbourg ou de 68 m2 à Lille.

Les Marseillais ont quatre fois plus de pouvoir d’achat immobilier que les Parisiens, selon le palmarès annuel publié par le courtier Meilleurtaux.com ce jeudi 18 décembre. En disposant des mêmes moyens financiers, ils peuvent s’offrir un confortable appartement de 83 m2, alors que les habitants de la capitale doivent se contenter… d’un studio de 23m2. Cet écart s’est encore creusé de quelques mètres carré cette année (9 m2 pour être exact), de même que dans d’autres villes comme Nantes, Montpellier ouToulouse.

Meilleurtaux.com a comparé le pouvoir d’achat immobilier dans les dix plus grandes villes de France. Le site s’est intéressé à ce qu’un acheteur pouvait acquérir pour un crédit d’une mensualité de 1.000 euros sur 20 ans, en tenant compte des taux de crédit pratiqués dans chaque agglomération. Car lorsqu’on s’intéresse au pouvoir d’achat immobilier, deux éléments sont à prendre en compte. Il faut bien sûr regarder l’évolution des prix au m2 mais également celle des taux auxquels les particuliers empruntent.

Du côté des prix, les acheteurs sont en position de force. Si les ventes se stabilisent autour de 720.000 transactions cette année, les tarifs sont en baisse de 1,7% dans l’ancien en 2014 selon la Fnaim. Le mètre carré se négocie ainsi à 2.456 euros en moyenne en France. C’est 3,8% de moins que lors du pic de 2011. Précisons que dans son palmarès, Meilleurtaux.com s’appuie sur les données des biens vendus via Seloger.com. Il peut donc y avoir quelques différences avec d’autres sources. Le mètre carré à Paris est ainsi à 8.457 euros pour SeLoger.com, alors qu’il est tombé sous la barre des8.200 euros depuis cet été d’après les notaires. Le pouvoir d’achat immobilier calculé par Meilleurtaux.com serait donc a priori très légèrement sous-estimé dans la capitale. Dans les autres grandes villes, l’écart avec les prix enregistrés par les notaires est plus resserré.

Du côté des taux, l’année 2014 a été historique, avec de nouveaux records à la baisse. Sur l’année, les taux d’intérêt pour les crédits immobiliers diminuent de 80 points de base (ou 0,8%) en moyenne. « Nous atteignons des niveaux de taux que nous n’aurions jamais pensé atteindre il y a seulement un an », constate Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux.com. Par exemple, les meilleurs dossiers ont obtenu en décembre du 1,85% sur 15 ans à Lille ou Paris.

L’exception parisienne

Grâce à la baisse des taux et la diminution des prix, les Français ont eu la possibilité d’acheter des surfaces plus grandes qu’il y a un an, avec une mensualité identique. Les acheteurs marseillais sont les mieux lotis avec 11 m2 gagnés sur un an (cf. tableau ci-dessous). Derrière, les Nantais (+8 m2) et les Toulousains (+6m2) complètent le podium. Parmi les dix plus grandes villes, ce sont les Bordelais qui bénéficient le moins de la conjoncture. Les habitants de la perle d’Aquitaine ne « gagnent » qu’un seul petit mètre carré, du fait d’une hausse des prix dans l’ancien de 5% sur un an. Comme d’habitude, les acheteurs parisiens sont ceux qui doivent faire le plus de concessions. Certes ils gagnent 2 mètres carré sur un an lorsqu’ils deviennent propriétaires avec un emprunt d’une mensualité de 1.000 euros sur 20 ans. Toutefois, ils ne peuvent se payer qu’un petit studio de 23 m2 ! C’est deux fois moins grand que dans n’importe quelle ville avec des moyens financiers similaires.

On pourrait pousser encore plus loin la comparaison en scrutant avec intérêt les différences de niveau de vie dans chaque ville. Généralement, les salaires sont plus élevés dans la capitale que dans le reste de la France. Mais cette différence est bien loin de compenser la faiblesse du pouvoir d’achat immobilier. L’édition 2014 du Portrait social de la France réalisé par l’Insee est à ce titre riche en enseignements. On y apprend qu’en 2011 le revenu médian à Paris était d’environ 22.000 euros, contre près de 20.800 euros à Lyon. Soit à peine 5,8% de plus, alors que le prix au mètre carré vaut le double dans la capitale. Les salaires plus élevés n’expliquent donc pas le niveau exceptionnel des prix à Paris.

Retrouvez le pouvoir d’achat immobilier ville par ville ci-dessous :

tableau villes