RÉTRO IMMO – En 1964, le supplément agricole du Figaro imaginait que les paysans du futur vivraient dans des pavillons de banlieue et disposeraient de tracteurs télécommandés. Et il s’inquiétait déjà d’un avenir peuplé d’immenses fermes automatisées.
En mars 1964, le Figaro Agricole se lance dans la prospective. Ce supplément spécialisé du quotidien (qui deviendra en 1974, L’Agricole) tente de nous dépeindre sa vision du futur de l’agriculture sous toutes ses formes tout en rappelant son passé et son présent. Le domicile de l’agriculteur? L’auteur de l’article rappelle qu’il y a peu de temps encore l’on vivait au milieu d’une basse-cour sale où s’entassent matériel, fumier, animaux et sans installations hygiéniques.
Selon le journaliste, un futur meilleur passera par une maison où il y a «séparation de la vie familiale et du métier» et où «on s’oriente vers un mode de vie analogue à celui de la ville». Ce rêve ressemble en tous points à un pavillon de banlieue avant l’heure: puisqu’il s’agit de vivre loin des bâtiments agricoles, dans une maison qui sera peut-être «un chef lieu de canton un jour» et disposera d’une aire de jeu pour les enfants…Du côté des étables, les évolutions prévues par le journal sont plus proches de ce que nous connaissons actuellement. Evoquant des fermes de la région parisienne qui «montrent la possibilité de mécaniser l’affouragement des animaux», l’auteur envisage un avenir à l’américaine avec d’immenses élevages entièrement mécanisés. «Que faut-il en penser?», s’interroge, dubitatif, le Figaro agricole50 ans avant l’avènement de la ferme des 1000 vaches.
Tracteurs robotisés
Alors que la période de la voiture reine et la Révolution verte approchent, le journal consacre une description détaillée au «tracteur du futur» et à toutes ces autres machines (moissonneuse, machine à fourrage…) qui faciliteront la vie des paysans. Parmi les gadgets high tech, on note le tracteur-bulle avec sa «visibilité totale» et «poste de radio de liaison». Mieux encore: des chercheurs travaillaient semble-t-il sur des tracteurs «robotisés» pilotés «sans doute par ondes radio». On les attend toujours.