Le marché immobilier lillois se résout (enfin) à la baisse des prix

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À l’occasion de la sortie prochaine du « Propriétaire », le supplément immobilier annuel de « La Voix du Nord », zoom sur le marché lillois. Où les prix, bien que toujours élevés, confirment la décrue amorcée l’année précédente. Les acheteurs, dopés par un crédit immobilier irrésistible, ont toutes les cartes en main.

La fin de l’exception lilloise. Après avoir longtemps résisté à la baisse des prix, la capitale régionale a amorcé sa descente. Si, en 2013, le reflux n’avait touché que quelques quartiers, la décrue généralisée relevée en octobre par le Conseil régional des notaires se confirme en ce début 2015, aux dires des professionnels. « L’attentisme a pris fin, note Aline Verstraete, de Meilleurtaux.com Lille. Depuis le début d’année, on retravaille des dossiers d’acquisition. »

Dopés comme partout par des taux d’emprunt irrésistibles, les acheteurs se heurtaient encore, à Lille, à la rigidité des vendeurs. « Mais ils se font une raison », constate Aline Verstraete. « On ne vend que des biens pour lesquels le vendeur accepte une baisse conséquente, renchérit Emmanuel Di Girolamo, président de la FNAIM. La question qui revient le plus, lors des visites, n’est pas Il y a du monde sur le coup ? , mais Il y a longtemps que c’est en vente ? . » « L’effet de métropolisation, propre aux grands centres urbains, a protégé Lille, relève Gildas Pérais, de Foncia Buat. Mais il était logique que la vague finisse par arriver. » L’expert nuance aussitôt : « Ce n’est pas forcément un mal : après 15 ans de folle envolée, la qualité des biens redevient déterminante. »

Le nombre de transactions augmente

Le marché retrouve de la fluidité. Le nombre de transactions augmente, même si leur montant diminue. Seuls les secteurs les plus attractifs échappent aux « soldes » : le Vieux-Lille cossu, l’hypercentre chéri des cadres (étendu à Saint-Maurice), les abords de la Catho… Pour les quartiers étiquetés « en devenir », c’est plus dur. « À Wazemmes, comme aux Bois-Blancs, où le soufflé Euratechnologies est un peu retombé, ça reste difficile », pointe Emmanuel Di Girolamo. « On a cru que les quartiers allaient se rénover, mais ils restent des choix par défaut », ajoute Ulrich Maurel, d’Immoprêt.

Reste un grand perdant : le vendeur. Faux, assure Gildas Pérais, « car il pourra acheter un autre bien moins cher ». De plus, l’immobilier lillois a la particularité d’avoir gonflé plus vite qu’ailleurs, et de dégonfler plus lentement. Résultat, les appartements achetés en 2010 valaient encore, en 2014, 6 % plus cher. Sur la même période, dans le Nord, l’évolution était négative.

Logements à Lille : carte d’identité

127 034 logements dont 116 806 résidences principales.

75 % d’appartements.

pièces en moyenne dans un logement lillois.

28 % de Lillois propriétaires.

6,8 % de logements vacants.

1 835 logements neufs livrés en 2014.

Sources Insee 2011, Min.not