De nouvelles plates-formes permettant aux particuliers de financer des projets immobiliers voient le jour. Attention aux promesses de rendement alléchant. La vigilance s’impose.
La finance participative (ou crowdfunding) prend peu à peu pied dans le secteur de l’immobilier très prisé des investisseurs français. De nouvelles plates-formes qui permettent aux particuliers internautes de financer des projets immobiliers ont éclos ces derniers mois . Elles visent le financement d’opérations principalement à Paris, dans sa banlieue et dans de grandes villes régionales, dans les secteurs du neuf comme de l’ancien (à rénover ou pas), du résidentiel comme du tertiaire, de logements libres ou occupés (biens en viager par exemple).
Les perspectives de rendement annuel annoncées par ces plates-formes, qui oscillent entre 4 % et 12 % par an, appellent à la plus grande prudence. Les tickets d’entrée sont relativement faibles (de 500 à 3.000 euros), avec (ou sans) frais (d’entrée, de gestion, voire de sortie) ou des commissions sur les plus-values. La prise de risque est au rendez-vous et la jeunesse du secteur ne permet pas encore de trier le bon grain de l’ivraie. Il faut veiller à n’y allouer que ce que l’on pourrait perdre sans prendre de risque majeur pour son patrimoine…comme pour un placement en Bourse. Diversifier, si possible, le montant investi au travers de plusieurs projets est aussi recommandé.
Aux côtés de Lymo-fr , Crowdimo.fr , Hipipipimmo.com, Homunity.fr , Propulss.com , Anaxago.com , Wiseed.com , ces deux derniers acteurs déjà présents dans le crowdfunding equity ayant élargi leurs activités à ce secteur, et de la plate-forme participative Finsquare en association avec Leemo.fr , qui vend des programmes neufs via des CGPI, c’est au tour du site de crowdfunding Hexagone ( www.hexagon-e.com ) de se lancer.
Entre 5 % et 10 % de rendement annuel
Dans le cadre d’Hexagone, l’épargnant consent un prêt à un promoteur immobilier. Il reçoit en échange une obligation à taux fixe qui lui donne droit à une rémunération annuelle, comprise entre 5 % et 10 %, selon les montants alloués à l’investissement obligataire, et au remboursement de la somme prêtée au terme de l’opération. Le paiement de la rémunération et du capital se font en une seule fois à l’échéance. Attention, le placement n’est pas garanti et l’investisseur peut perdre tout ou partie de sa mise. La durée d’investissement varie d’ailleurs fortement, de 9 mois à 60 mois, selon les projets. La moyenne se situe à 14 mois. Là non plus, la durée de placement n’est pas garantie, prévient Hexagone. Celle-ci peut être rallongée d’au maximum six mois (mais en contrepartie d’une rémunération supérieure), si le promoteur prend du retard. La plate-forme indique ne facturer aucun frais à l’investisseur.
Au demeurant, la plate-forme, qui est en attente de son agrément en tant que conseiller en investissement financier (CIF) et d’intermédiaire en financement participatif (IFP), (ce dernier devrait être effectif le 18 avril), assure filtrer avec soin les projets en veillant « au professionnalisme du promoteur » et au respect « d’un certain nombre de normes relatives au montage, à la couverture financière du programme (minimum de 75 % du coût de revient) et à sa pré-commercialisation (minimum de 50 %). Les projets sélectionnés sont tous éligibles au bénéfice des assurances techniques (dommage ouvrage, constructeur non réalisateur et tous risques chantier) et des garanties (garantie financière d’achèvement, garantie d’exécution). »
A la différence de certains montages en crowdfunding immobilier, qui sont pluriels, Hexagone précise qu’aucune responsabilité n’est encourue par l’investisseur au-delà de sa mise de fonds initiale. Est ainsi exclu « tout montage faisant entrer les épargnants au capital des sociétés civiles de construction-vente que les promoteurs utilisent pour réaliser leurs projets. Il faut savoir, en effet, qu’en devenant associé dans une SCI, l’investisseur pourrait se voir obliger de contribuer aux pertes de la société au-delà de sa mise de fonds ». Cette responsabilité illimitée est « contraire à la sécurité que nous voulons garantir aux épargnants, a souligné Emmanuel Da Costa, président d’Hexagone.
Le site propose d’ores et déjà une dizaine de projets un peu partout en France comme à Antony (92), « Les Jardins d’Orphalèse », un programme de 23 logements,1 commerce et 29 parkings ou dans le Grand Lyon, « Le Parc Elsa », 50 logements à Craponne ou encore, à Toulouse, « Le Smart », 16 logements.