L’immobilier neuf mise sur les espaces partagés pour séduire

(Source)

Espaces optimisés, terrasses, toitures végétalisées, services collaboratifs, gain d’énergie sont les atouts forts des nouveaux logements neufs. De quoi faire oublier le charme de l’ancien.

A l’heure où le mètre carré reste cher dans le neuf comme dans l’ancien, la chasse à la superficie inexploitable et au gaspillage d’énergie est ouverte. Sur ce terrain, le neuf sort gagnant. Les surfaces sont compactes, le moindre mètre carré est mis à profit. La réglementation thermique (RT) 2012 permet au logement de ne pas consommer plus de 50 kWh par mètre carré et par an, avec une modulation selon les régions et l’altitude.

Par rapport à des appartements anciens mal isolés et aux huisseries vieillissantes, la consommation énergétique est divisée par quatre. A cette économie d’énergie s’ajoute la qualité de vie. Terrasses ou grands balcons, rares dans l’ancien, font office de pièces supplémentaires dès les beaux jours. «Si l’ancien présente l’avantage d’être livrable rapidement, le neuf offre généralement un confort de vie supérieur: les logements sont aux dernières normes techniques aux niveaux thermique et acoustique, ils offrent des volumes adaptés au mode de vie actuel et, surtout, l’achat dans le neuf sécurise le budget de l’acquéreur puisqu’il n’y aura pas de travaux à prévoir contrairement à l’ancien où, parfois, il y a quelques surprises», résume Jean-Philippe Bourgade, président de BPD Marignan.

Confort et domotique

En achetant sur plan, l’acquéreur peut faire apporter des modifications. Les plans 3D permettent aussi de se projeter facilement. Le confort passe également par la domotique pour ouvrir ou fermer les volets roulants, mais aussi pour contrôler ses consommations, piloter à distance son chauffage par tablette ou smartphone afin de devenir acteur de sa propre consommation. Reste à savoir si ces éléments sont inflationnistes dans des programmes qui oscillent entre 10.000 et 20.000 €/m² à Paris, entre 4.500 et 6.000 €/m² à Lyon, Bordeaux, Nice… «Toutes ces technologies sont désormais largement utilisées et leur coût baisse. Le surcoût provoqué par la mise en route de la RT 2012 s’estompe. Par ailleurs, on redouble d’analyse et de compétence pour faire baisser les coûts de construction», assure Nathalie Watine chez Bouygues Immobilier.

Le développement durable ne passe pas que par les économies d’énergie. C’est aussi le recours à des énergies renouvelables et moins polluantes, le recyclage des eaux usées et des eaux pluviales, la gestion des déchets et le tri sélectif. Là encore, la balle est dans le camp du neuf, notamment dans des écoquartiers tels Clichy-Batignolles ou Boucicaut à Paris, Ginko à Bordeaux, Font-Pré à Toulon… Ce sont aussi des toitures végétalisées pour protéger des températures extrêmes mais aussi redonner des jardins et des espaces de vie en milieu urbain. Dans le programme Lugdunum, réalisé par le promoteur Lem à Lyon, sur la colline de Fourvières, des moutons paissent dans le parc et trois ruches sont installées, tout comme un tennis et une piscine chauffée pour favoriser les moments de partage.

«La tendance des tout nouveaux programmes est d’intégrer des espaces partagés par les futurs résidents pour créer des moments de convivialité et d’apporter des services qui facilitent la vie quotidienne», observe Diego Harari, directeur du développement durable chez Vinci Immobilier. Cela peut être une terrasse collective assortie d’une cuisine dédiée à des dîners entre amis ou une chambre d’hôtes pour accueillir les familles des résidents comme c’est le cas d’un programme Ogic, en copromotion avec Demathieu Bard Immobilier dans le quartier Clichy-Batignolles ou d’Ilink, de Vinci Promotion et Groupe Brémond dans l’île de Nantes. Ce dernier propose aussi un espace de coworking: de plus en plus d’immeubles sont dotés d’une conciergerie qui offre des services au quotidien telles la réception des colis et des recommandés, l’ouverture au plombier… comme le font les concierges des immeubles anciens de standing. La conciergerie gère aussi les espaces partagés, leurs usages et leur entretien. Des espaces communs financés par les acquéreurs qui ne se conçoivent, pour le moment, que sur d’importantes opérations pour en diluer le surcoût.