Cécile Larripa (à droite sur la photo), elle est pétillante. C’est comme un Perrier en pleine canicule, elle vous rafraîchit. Mais trêve de métaphores. Après avoir interviewé l’excellent Julien Brizet, qui nous gratifie régulièrement de vidéos hilarantes, nous poursuivons notre série d’interviews. Nous allons à la rencontre des mandataires qui se bougent, qui proposent autre chose. Ils tentent et réussissent dans un exercice qui ne doit pas être figé. La preuve en vidéo. Vous ne connaissez pas Cécile? Voici un aperçu de son travail: Voir sa page Facebook
Cécile Larripa, pouvez-vous vous présenter ?
Cécile Larripa : Alors, j’ai 37 ans, je vis au Pays Basque. Je suis exactement dans la ville de Bayonne. Mon parcours est un peu spécifique, à l’origine j’ai fait des études de cinéma à Bordeaux. Je suis ensuite montée à Paris et j’ai travaillé comme scénariste pour la télévision pendant une dizaine d’années.
Au bout de 10 ans j’ai eu envie de rentrer chez moi, et l’immobilier a frappé par pur hasard à ma porte. Et comme j’aime bien expérimenter de nouvelles choses, je me suis demandé si je pouvais m’amuser dans mon travail. Ma famille avait l’air assez convaincue que ça pouvait me convenir et je me suis lancée il y a maintenant deux ans et demi.
C’est quoi un bon mandataire en immobilier selon vous ?
Cécile Larripa : Il y a une qualité principale à mon sens, pour tous les gens que je croise dans ce métier, c’est l’empathie.
Aujourd’hui il y a un véritable retour aux valeurs humaines. Les gens ne me contactent plus que par Facebook, je ne fais aucun démarchage. J’ai beaucoup de chance de ce côté là. Et du coup, ils m’appellent parce qu’il me disent: « t’as l’air humaine ».
Selon moi, les gens ont besoin de sentir que l’on comprend ce qu’ils souhaitent. Savoir écouter et se mettre à la place des clients est primordial. Il faut appréhender la façon dont ils veulent que l’on gère leur dossier. Un agent immobilier qui cherche à ne faire que de l’argent, ça ne fonctionne plus. Pour ma part, 50% de mes mandats se sont signés parce que les clients ne veulent pas être de simples numéros de dossier. Ils reviennent des agences classiques, avec des méthodes classiques et cherchent un contact avant tout humain.
Quel conseil donneriez vous à un mandataire qui débute ou qui traverse une période difficile ?
Cécile Larripa : Alors oui, j’en ai certains qui me contactent. Moi au départ j’ai fait des formations et j’ai commencé comme tout le monde je n’ai pas eu le choix.
Avant de faire des vidéos, j’ai fait de la pige. J’ai passé un mois à ne faire que ça, c’était horrible. Et je me suis rendu compte assez vite que la pige chaude est fortement vouée à l’échec. Je me suis pris des bâches à n’en plus finir! Nous sommes environ 450 agents indépendants sur le secteur. Et donc les gens reçoivent 450 appels dès qu’ils mettent leur maison sur Le Bon Coin.
Je me suis dit qu’il fallait réfléchir différemment, et je me suis mis à faire uniquement de la pige froide. J’ai pris le temps du coup de discuter en profondeur avec les gens pour comprendre. Comprendre pourquoi ça buggue et pourquoi c’est encore en vente. J’ai essayé de leur proposer des solutions. C’était parfois simple : le prix, la déco… Mais des gens qui ont leur bien en vente depuis longtemps ouvrent bien plus facilement leur porte. Et c’est comme ça que j’ai rentré mes 3 premiers mandats pour lancer la machine.
Vous avez une baguette magique, qu’est ce que vous changez dans ce métier ?
Cécile Larripa : Alors clairement l’image de l’agent immobilier escroc auprès du public.
Il y a beaucoup d’à priori et c’est compliqué de sortir de la tête des gens cette image. Il faut restaurer la confiance et travailler avec sérénité. Les professionnels de l’immobilier ne courent pas tous et uniquement après l’argent.
Mais aussi une sorte d’égoïsme immobilier qui fait que les confrères refusent des intercabinets. A chaque fois que je demande et que l’on refuse, je ne comprends pas. Ca arrive bien trop souvent. Il faut remettre l’intérêt du client au centre du débat. L’intérêt de l’agence passe après, et je suis convaincue que nous avons tous à y gagner. En véhiculant une image efficace, en bénéficiant de recommandations… Il faut briser ce blocus de l’intercabinet et tout faire pour vendre rapidement dans l’intérêt de nos clients.
Cécile Larripa, les 14H de formation obligatoires, galère ou aubaine ?
Je trouve ça génial, je suis hyper pour la formation. C’est important de rester à la page et l’immobilier en plus bouge en permanence. Même si j’essaye de me tenir informée avec des newsletters, en lisant des articles, je ne suis pas du tout à la page aujourd’hui. Il faut que je me remette à jour. Je trouve ça très important et ça rappelle à tout le monde qu’on a des obligations légales. Moi j’adore, je trouve ça très important de se former jusqu’à la fin de sa Vie.
Un outil, un gadget qui vous semble indispensable ?
Cécile Larripa : J’ai mon merveilleux téléphone qui fait des vidéos, et j’ai un bras télescopique. C’est pas une perche à selfie, c’est un bras pour faire des mouvements quand je filme. Le grand angle est obligatoire. C’est comme ça que je met en scène mes biens. Quand je ne fais pas de vidéo, les gens m’appellent en me demandant : « bah alors?? T’es malade? »
Je suis obligée de continuer et c’est clairement comme ça que je rentre des biens. Je ne peux pas m’en passer.
Cécile Larripa, vous êtes très active sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram). Quels conseils pour des réseaux sociaux efficaces?
C’est obligatoire d’être sur les réseau sociaux. Ca va très vite aussi. Facebook c’est déjà dépassé, aujourd’hui c’est plus Instagram selon moi.
Mes clients ne sont pas tous sur les réseaux sociaux, mais je leur explique. C’est une question de cible. Facebook est plutôt pour les 40 ans et plus. Instagram c’est les 20-40 ans. Et c’est ma cible privilégiée pour mes vidéos. Ils sont un peu sur Facebook, mais plus sur Instagram. Il faut alimenter en permanence et faire réagir.
Une publication classique sans une blague, sans rien, ça tombe à plat. Mais si vous leur accrochez l’oeil avec un gif, un meme, ou une accroche un peu différente par exemple, les gens s’arrêtent. Ils réagissent à une phrase ou un hashtag un peu décalés. Les 3/4 de mes ventes se sont faites comme ça. Non pas parce que ce sont des acquéreurs qui les voient, mais ce sont des gens qui ont été taggués par leurs amis, leurs parents, leurs grand-parents. Ma cible principale est jeune, et ce ne sont pas forcément des acheteurs. Ils me ramènent des connaissances à eux qui sont un peu plus âgées. Il ne faut pas être binaire. Ce n’est pas Le Bon Coin. Dans une société de l’image et de l’entertainment, je crois qu’il faut être moderne, rester à la page.
C’est un fait, les clients me mettent à côté des agences classiques sur des biens d’exception parce qu’ils vont se dire que j’apporte un plus. L’agence ou le mandataire va apporter sa clientèle classique et moi je me différencie. Ils se disent on va quand même solliciter l’espèce de zouave qui fait ses vidéos, elle va toucher une clientèle différente. Et ça c’est ma force aujourd’hui, les réseaux sociaux pour ça ne sont pas négociables. Montrer sa personnalité, même si on n’est pas trop rigolo, c’est primordial.